L'enseignement religieux dans les écoles publiques d'Alsace-Moselle risque une "marginalisation rapide" s'il devient optionnel, se sont émus mardi les représentants des cultes reconnus par le droit local, en réaction à une proposition en ce sens de l'Observatoire de la laïcité.
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Le reportage de S. Pfeiffer Schiffer - P. Dezempte - J. Baudart. Interviews : Bernard Xibaut, chancelier de l'Archevêché de Strasbourg - Christian Krieger, vice-Président Union des Eglises protestantes d'Alsace-Lorraine
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©F3 Alsace
Dans un avis publié lundi, l'Observatoire de la laïcité, une instance rattachée à Matignon, a proposé de faire "évoluer" le droit local spécifique à l'Alsace-Moselle, notamment en rendant pleinement optionnel l'enseignement religieux à l'école. En théorie, cet enseignement est obligatoire dans les trois départements concernés, à raison d'une heure par semaine dans le primaire comme dans le secondaire. Dans les faits, il est cependant facultatif, puisque les familles peuvent demander à en être dispensées.
L'Observatoire a proposé lundi d'"inverser les modalités de choix" pour cet enseignement : il ne reviendrait désormais plus aux élèves qui ne souhaitent pas suivre ce cours de demander à en être dispensés, mais à ceux qui souhaitent le suivre de s'y inscrire. En outre, en primaire, cette heure de religion ne devrait plus être, comme aujourd'hui, intégrée dans les 24 heures de cours hebdomadaire, car cela conduit à ce que "les élèves se voient privés d'une heure d'enseignement général par rapport aux élèves du reste du territoire", relève l'Observatoire.
Dans leur réaction rendue publique mardi, les représentants des cultes estiment qu'avec le système actuel, la "liberté de choix" des familles est "largement satisfaite". Ils demandent que cet enseignement "demeure une proposition faite à tous, et non une +option+ confidentielle, à la discrétion des établissements".
D'après des chiffres cités par l'Observatoire de la laïcité, l'heure de religion est de facto peu suivie dans les écoles: "en 2010, si 63% des élèves suivaient
l'enseignement religieux à l'école primaire, ils n'étaient plus que 30% au collège et 14% au lycée". Et à Strasbourg, on compte même 72,4% de "dispensés".