Une balade en motoneige dans le nord du Québec a viré au drame mardi 21 janvier quand la glace d'un plan d'eau a cédé sous le poids de plusieurs engins. Le guide canadien du groupe est décédé et cinq touristes français, deux Alsaciens et trois Vosgiens, restaient portés disparus ce mercredi.
L'accident, l'un des pires du genre au Québec, est survenu mardi 21 janvier en début de soirée dans la région du lac Saint-Jean, lors d'une excursion en motoneige avec un guide et huit touristes français. Selon nos sources, les trois rescapés sont originaires du Haut-Rhin. Parmi les cinq portés disparus figurent un Bas-Rhinois âgé de 24 ans, un Haut-Rhinois de 34 ans et trois Vosgiens de 24, 25 et 58 ans. Les trois Alsaciens indemnes sont "dans un bon état", a indiqué un membre de la Sûreté du Québec au micro d'une télévision québecoise. "Ils ont subi évidemment un choc nerveux, des engelures et des blessures mineures et ont été hospitalisés au centre hospitalier d'Alma".
Contacté par téléphone, Gaétan Gagné, président du club des motoneigistes du lac Saint-Jean, a précisé que le groupe de touristes se trouvait "en dehors des sentiers balisés, dans un secteur où il y a des barrages. L'eau bouge beaucoup et ne fait presque pas de glace". Il s'est également posé la question de la formation qu'avait le guide, qui selon lui ne venait pas du lac Saint Jean.
Les enquêteurs, les plongeurs, les motoneigistes et le service héliporté de la Sûreté du Québec travaillent de concert avec les différents partenaires impliqués dans le but de retrouver les motoneigistes. pic.twitter.com/Qx0AMEKoue
— Sûreté du Québec (@sureteduquebec) January 22, 2020
Une zone "hors piste"
Ces motoneiges, de lourdes motos équipées de skis, sont très prisées des Québécois et des touristes étrangers notamment, mais provoquent de nombreux accidents chaque année. Les circonstances exactes de l'accident restaient imprécises mercredi, a expliqué un porte-parole de la Sûreté du Québec, Hugues Beaulieu. La police a d'abord été alertée par deux des touristes français qui venaient de récupérer l'un des leurs dans les eaux glacées. Son engin avait percé la glace alors que le groupe traversait une zone "hors piste" sur une rivière partant du lac Saint-Jean, à environ 225 km au nord de la ville de Québec.
"Ce secteur ne faisait pas partie d'un sentier balisé, ils étaient en hors piste", a-t-il expliqué. Alors que la glace du lac Saint-Jean mesure plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur en cette période de l'année, elle était beaucoup plus fine à la source de la rivière Saguenay où s'est produit l'accident. Selon plusieurs médias, des membres du groupe restés en arrière ont peut-être voulu prendre un raccourci pour rattraper les autres. Ces informations n'ont pas été confirmées par la police.
En dehors de sentiers balisés, secteur où il ya des barrages pas loin, l'eau bouge beaucoup et ne fait presque pas de glace. C'est sur qu'on se pose aussi comme question quelle formation avait le guide. Il ne venait pas du lac SAint Jean
Glace très fragile
La police et l'armée ont immédiatement été appelées en renfort mardi soir, avec l'aide d'un hélicoptère militaire. Elles ont retrouvé et secouru le guide de l'expédition, un Québécois de 42 ans qui était lui aussi tombé dans l'eau, mais l'homme est mort dans la nuit à l'hôpital. "Cinq touristes français manquent toujours à l'appel" mercredi matin, a indiqué le porte-parole de la Sûreté du Québec. Une équipe de plongeurs a repris mercredi matin les difficiles recherches pour tenter de retrouver d'éventuels survivants, avec l'aide des pompiers notamment.
Le porte-parole n'a pas écarté la possibilité que les cinq touristes disparus aient pu trouver refuge dans un chalet pendant la nuit, même si cette hypothèse est "assez improbable" selon lui. Plusieurs organisateurs de balades en motoneige, interrogés par les médias canadiens, ont confirmé que les touristes n'auraient pas dû se trouver dans ce secteur réputé dangereux.
"Les personnes qui connaissent l'endroit savent qu'il ne faut pas aller dans ce secteur parce que la glace est très fragile en raison des courants", a expliqué à Radio-Canada Gaétan Gagné. Il craint que ce nouveau drame ne nuise à l'image de cette activité hivernale très prisée des touristes, mais qui fait une vingtaine de morts chaque année en moyenne selon les chiffres de la fédération des motoneigistes.