Le ministre de l'agriculture Stéphane Travers dévoilera mercredi la nouvelle carte des zones agricoles défavorisées. Des zones qui permettent aux agriculteurs qui y sont classés de bénéficier d'aides financières européennes. Mais dans l'Aube, le nouveau projet est loin de faire l'unanimité.
A Lévigny, dans l'Aube, des agriculteurs ont décidé de se mobiliser, tout en conservant le sens de la formule. Sur un panneau, ils ont écrit : "ZAD", comme "Zone agricole défavorisée". Une allusion aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes, un symbole, aussi, de cette fronde du monde rural contre la réforme des zones agricoles défavorisées. Une carte qui date de 1976 et dont l'Union européenne exige une mise à jour avant janvier 2019.
Si les zones cultivées par ces agriculteurs ne font pas partie de la cartographie présentée demain par le gouvernement et le ministre de l'agriculture, ce sont des subventions européennes conséquentes que les exploitants ne pourront pas obtenir.
Le classement en zones défavorisées est donc particulièrement recherché. Les agriculteurs du Sud-Est de l'Aube, et plus particulièrement de la Côte des Bars, invoquent alors la sécheresse du sol et la faiblesse de ses rendements. Un céréalier du secteur espère même bien voir sa commune être elle aussi intégrée à la nouvelle cartographie.
Mais selon le projet du gouvernement, la totalité du Barrois ainsi 17 communes du pays d'Othe devraient être exclues du périmètre. Le territoire est en effet assez paradoxalement victime de son Champagne. Les vignes font en effet grimper la production brute standard jusqu'à 8 500 euros l'hectare, un revenu trop élevé pour considérer la zone comme défavorisée. Et pourtant, de nombreux agriculteurs ne touchent aucun revenus viticoles.