Près de deux fois moins de greffes d'organes en Allemagne qu'en France. Et l'écart pourrait encore se creuser. Depuis le 1 er janvier, la législation française protège davantage le don "implicite" du défunt s'éloignant encore un peu plus consentement "formel" obligatoire outre-Rhin.
CHU de Francfort-sur-le-Main, l'un des plus grands centres de transplantation de la région : soixante cinq greffes d’organes l’an dernier. Insuffisant. Le professeur Bechstein, spécialisé dans la greffe de foie et de rein, aimerait pourtant pouvoir trouver un organe pour chacun de ses patients. Avant qu'il ne soit trop tard.
Il y a moins de dons d'organes outre-Rhin qu'en France, en raison d'une loi moins libérale. Conséquence : 3 patients en attente de greffes meurent chaque jour en Allemagne.
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©France 3 Alsace
Trois patients meurent chaque jour, faute de greffe, de l'autre côté du Rhin. La conséquence d'une législation très encadrée. En Allemagne, il faut faire une démarche très formelle pour donner ses organes. C'est le consentement explicite.
Un cadre légal beaucoup plus restrictif qu'en France où le don, déjà implicite depuis 40 ans, est encore favorisé depuis le 1er janvier dernier, en limitant le pouvoir des proches. Un tiers des refus serait lié à l'entourage. Pour les partisans du don, l'enjeu est de taille : 21 000 personnes étaient en attente d'un organe en France, en 2015.
En 2016, 5877 organes ont été greffés en France contre 3049 en Allemagne (dont 182 ont été rendus possible grâce à Eurotransplant). Avec un temps d'attente évidemment plus long outre Rhin. Régulièrement abordé dans les médias et au Bundestag, le sujet du don d'organes reste très sensible dans la société allemande.
Ce que dit la loi en France
« Le prélèvement d'organes post-mortem peut être pratiqué sur une personne majeure dès lors qu'elle n'a pas fait connaître, de son vivant, son refus d'un tel prélèvement, principalement par l'inscription sur un registre national automatisé prévu à cet effet » (extrait de la loi applicable au 1er janvier 2017)