Depuis lundi 19 avril, les restrictions sont encore plus fortes dans le Bade-Wurtemberg pour les Alsaciens et les Suisses qui voudraient s'y rendre. Par contre, les personnes vaccinées sont désormais exemptées de quarantaine, une lumière au bout du tunnel ?
Pour la majorité des Alsaciens, traverser la frontière allemande n'est plus possible depuis des mois. Sauf pour raison impérieuse : le travail, pour les frontaliers, l'école, un rendez-vous médical ou la visite de la famille proche, notamment (mais la liste est longue, cf. "3. Quarantaine obligatoire (applicable pour le Bade-Wurtemberg)" dans les FAQ d'Infobest).
Mais depuis le 19 avril, même les rendez-vous médicaux, de part et d'autre de la frontière ne sont plus autorisés s'ils ne sont pas "veritablement indispensables", tout comme un rendez-vous dans une banque ou chez un notaire. Le Bade Wurtemberg restreint donc encore plus les mobilités des habitants qui vivent à cheval sur la frontière : dans tous les cas, sauf raison très impérieuse, il faudra donc rester 10 jours en quarantaine pour les résidents allemands, et l'entrée sur le sol allemand ne sera pas autorisé pour les résidents français.
Pour les artisans et les entreprises de Kehl qui doivent se déplacer en Alsace pour leur activité, il leur est conseillé d'avoir une attestation prouvant le caractère indispensable de leur activité lors du passage du Rhin. Des contrôles ciblés et aléatoires ont parfois lieu juste après le pont de l'Europe, dans les deux sens.
"Cette nouvelle règle rend la vie à la frontière encore plus difficile pour nos concitoyens", a réagi Toni Vetrano le maire de Kehl dans un communiqué de presse. "Celui qui se rend à un rendez-vous médical, chez son banquier ou chez un avocat a bien sûr des raisons valables. Ce ne sont pas ces raisons qui font transiter un nombre important de gens par-dessus le Rhin", s'est énervé l'édile. La restriction de la règle des 24 heures n'était pas nécessaire selon lui, cette règle qui permettait à l'automne à tout Français de venir faire ses courses, un rendez-vous ou se promener pour une durée inférieure à 24h sans devoir rester en quarantaine.
Liberté retrouvée pour les personnes vaccinées
Dans le même temps, les personnes ayant reçu deux doses d'un vaccin (ou une seule, en cas de contamination avérée au covid) depuis au moins 14 jours peuvent se rendre en Allemagne sans quarantaine, c'est ce que confirme le site du Land du Bade-Wurtemberg. Il leur faudra par contre fournir un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48h (ou deux tests par semaine pour les frontaliers), cette obligation est toujours en vigueur. Cette règle n'est valable que pour les personnes venant ou revenant d'une zone à risque ou à haut risque (comme la plupart des régions françaises actuellement), mais pas pour celles venant d'une zone à forte circulation de variant (comme la Moselle).
Et la "raison impérieuse" n'existe plus pour les personnes vaccinées, qui peuvent donc traverser le Rhin pour faire leurs courses ou se promener, tant qu'elles n'oublient pas de faire un test PCR avant. Cette bizarrerie tient au fait que la quarantaine est de la compétence des Länder, alors que le test PCR négatif fait partie de l'arsenal sanitaire décidé au niveau fédéral, et n'a pas encore été modifié.
Enfin, si une personne vaccinée devient cas contact d'une personne positive au Sars-Cov2, elle n'est pas obligée d'observer une quarantaine en l'absence de symptômes, sur le sol allemand.
Dans un tweet, la télévision locale rappelle que "les règles ont changé pour les personnes vaccinées" :
Das @MSI_BW hat die #Coronavirus-Verordnungen für Baden-Württemberg angepasst und erlässt neue Regeln für Geimpfte und Erleichterungen für Pflegeheime. Unter anderem sind Regelungen rund um die #Quarantäne für Geimpfte geändert worden.https://t.co/J2YePc72sq
— SWR Aktuell BW (@SWRAktuellBW) April 16, 2021
Avant même la mise en place d'un passeport vaccinal en Europe ou dans les états membres, l'Allemagne décide donc qu'une attestation de vaccin ou un livret de vaccination sont des documents permettant une plus grande mobilité transfrontalière et un retour à une vie plus normale. Certaines voix en Allemagne s'élèvent déjà contre cette discrimination ou une "société de deuxième classe", celle des personnes qui ne peuvent pas encore être vaccinées, en raison de leur âge notamment.