Les oeufs et les lapins de Pâques sont de retour dans les jardins, et dans les espaces publics. Ils apportent un peu de gaieté dans un contexte morose, plombé par la pandémie et les mesures de restriction.
A Lampertsloch, petit village de l'Outre-Forêt, blotti au pied du massif du Hochwald (Bas-Rhin), 96 lapins et oeufs de Pâques ont été disséminés au quatre coins de la commune, avec à chaque fois, une scénographie particulière.
Tout le dispositif a été conçu et imaginé par Daniel Stéphan, adjoint au maire. "C'était important, dans ce contexte sanitaire, de marquer l'événement, et de combler le manque de convivialité", explique-t-il.
Il s'est donc mis au travail, avec l'aide des membres du conseil municipal, de l'agent communal, et même de sa famille, et notemment son beau-père, ébéniste à la retraite, qui s'est chargé de toutes les découpes.
Une chasse au trésor
Le résultat est à l'image de la mobilisation. A l'une des entrées du village trône un lapin géant de trois mètres de haut: "le plus grand lapin d'Alsace du Nord", précise fièrement Daniel Stéphan. Il est tout en paille, et il se voit de loin.
La décoration restera en place pendant une semaine encore, jusqu'à la mi-avril. Mais le rendez-vous à ne pas manquer sera le dimanche de Pâques : une partie de chasse aux trésors à laquelle les enfants (de 3 à 11 ans) de cette commune de 700 habitants sont conviés.
Les plus chanceux parviendront à dénicher quelques jouets ou des confiseries, dans la limite d'un trésor par enfant ( et oui, il faut penser aux autres, peut-on lire dans le règlement du bulletin municipal!)
Pâques, ce n'est pas Noël....
Les décorations de Pâques sont très importantes également pour Emilie Heinrich, fleuriste installée à la Wantzenau depuis une douzaine d'année. Elle pourrait se contenter de vendre des bouquets, mais cela ne lui suffit pas. Elle aime créer des décors. Pour Noël, surtout, et un peu pour Pâques. "Ça reste un tout petit marché " dit-elle. Nous avons pour Pâques à peine une dizaine de clients - des boutiques, des hôtels, des restaurants- alors qu'à Noël, nous avons plus de 80 commandes".
Malgré tout, elle tient à cette activité, et avec l'aide de son une équipe de quatre personnes, elle parvient à dégager du temps pour réaliser quelques jolis décors.
Des décos qui durent
Chaque composition est unique. Pas de fleurs fraîches car elles ne tiendraient pas dans le temps, mais de la paille récupérée chez des agriculteurs, ou des branchages, achetés chez des feuillagistes : il y en a deux ou trois, pas plus, autour de Strasbourg. Parfois, quelques fleurs artificielles, et des oeufs en verre soufflés.
Evidemment, en fonction des matériaux utilisés, le prix d'une couronne varie de 50 à 70 euros. "L'investissement peut paraître important, mais il s'agit de couronnes inertes", précise Emilie Heinrich. "Elles ne s'abîment pas. On peut les ressortir plusieurs années, trois ans en moyenne"
Sa plus belle réalisation, elle la doit au musée du chocolat de Geispolsheim. C'était l'an dernier, juste avant que la première vague épidémique ne vienne tout remettre en cause. Cette année, la plupart des établissements pour lesquels elle intervenait sont fermés. Mais Pâques annonce le retour du printemps et des beaux jours. Alors, patience!