Où en est-on de l'infection du virus de la grippe saisonnière en Alsace ? Quels sont les bons gestes pour s'en prémunir, ne pas contaminer les autres? Et quelles différences avec le coronavirus ? Des experts répondent à ces questions.
Comme les autres départements du Grand Est, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin sont passés au stade de l'épidémie durant la dernière semaine de janvier 2020. En moyenne, la grippe dure chaque année entre dix et onze semaines. Cette saison, le stade pré-épidémique a commencé fin décembre, pour passer au stade épidémique* au bout de quatre semaines. En ce 5 février, la carte de vigilance de Santé publique France place toute la France en zone rouge, donc en phase d'épidémie. L'Alsace n'y échappe pas, mais si vous n'êtes pas déjà contaminés, des mesures de prévention existent.
*Le stade épidémique ne correspont pas à un pourcentage de population atteinte par le virus, mais à un calcul complexe, résultant de différentes sources de données :
-médecine ambulatoire : Réseau Sentinelles et SOS Médecins
-médecine hospitalière : Réseau OSCOUR® : Organisation de la surveillance coordonnée des urgences,
-des données provenant des collectivités de personnes âgées, ainsi que des données de mortalité.
Limiter les risques de transmission
Pour se préserver de la contamination, comme pour éviter de contaminer son entourage, plusieurs gestes sont à adopter. La médecin épidémiologiste Caroline Fiet, de l'agence nationale de santé publique, nous rappelle combien quelques habitudes simples peuvent nous prémunir et préserver notre entourage, au cas où nous-même serions contaminés contaminés : - Se laver fréquemment les mains, avec une solution hydro-alcoolique ou du savon
- Eternuer "dans son coude", peut paraître loufoque, mais évite la propagation autour de soi, de millions de postillons contaminés
- Utiliser des mouchoirs jetables pour se moucher et s'en débarasser dans des poubelles fermées
- Porter un masque si on est malade ou porteur de symptômes pour protéger les personnes fragiles, notamment les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées atteintes de VIH par exemple.
Selon l'Agence nationale de santé, tous ces gestes sont à associer à la vaccination contre la grippe. Selon son site, "La grippe est une infection virale respiratoire contagieuse à l’origine d’épidémies saisonnières, chaque hiver....le vaccin est le moyen de protection le plus efficace".
Les symptômes de la grippe
La grippe est une infection respiratoire aiguë, due à un virus Influenza, qui circule dès l’automne et jusqu’à la fin de l’hiver. "C'est une maladie qui provoque de la fièvre et des douleurs musculaires diffuses, des maux de tête, une grosse fatigue et connaît un début brutal" explique le nouveau chef de service des maladies infectieuses et tropicales, du Chru- Hopitaux universitaires de Strasbourg, Nicolas Lefèbvre. "C'est une maladie fréquente, courante, avec des symptômes non spécifiques, qui peut se compliquer. Elle survient sur des terrains altérés, chez des patients qui ont des antécédents, comme des pathologies cardiaques ou pulmonaires ou qui sont diabétiques.""Plus on est à risque, plus la grippe peut devenir grave, nécessitant des soins hospitaliers et pouvant entraîner la mort"
-Nicolas Lefebvre, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, des Hopitaux universitaires de Strasbourg.
Seuls des tests de dépistage peuvent identifier avec certitude le virus de la grippe
"Beaucoup de maladies infectieuses et bactériennes commencent par de la fièvre, des douleurs musculaires et une grosse fatigue. Donc au début, on ne sait pas s'il s'agit de la grippe ou d'autre chose", précise le docteur Nicolas Lefèbvre. "On procède donc à un examen clinique complet et si on ne trouve pas autre chose, on en déduit que c'est la grippe. A l’hôpital, on fait aussi un examen clinique complet, mais en plus on procède à un dépistage, grâce à des tests qui seuls permettent d’identifier le virus de la grippe et de confirmer la maladie".
Ne pas confondre la grippe avec le coronavirus
"Le coronavirus est un virus respiratoire comme la grippe. Au départ, il génère de la fièvre, des douleurs musculaires, des maux de tête, de la toux, une grosse fatigue et il démarre brutalement. Mais à la différence de la grippe, le coronavirus cible surtout les poumons et s'y attaque plus en profondeur".Pour être sûrs d'être en présence du coronavirus, les chercheurs de l'hôpital Pasteur à Paris, ont mis au point des prélèvements simples, par frotti nasal (coton tige frotté sur les paroies internes du nez) et analyse de crachats. Comme la maladie est toute récente, ces analyses ne se feront que dans des laboratoires de virologie hautement qualifiés, comme celui de Strasbourg par exemple.
Comme dans toutes les maladies, il existe pour le coronavirus, des formes extrêmement sévères et d'autres moins. "Au départ, on découvre les cas les plus graves et au fil du temps, on va en identifier de moins graves avec peu de symptômes, voire pas du tout." Reste la possibilité d'une mutation, comme pour le virus de la grippe.