Alsace : malgré les restrictions sanitaires, les festivals s'en sortent plutôt bien

Il fallait être courageux cette année, entre les restrictions sanitaires liées au Covid et la météo capricieuse, pour se lancer dans l'organisation d'un festival. En Alsace certains l'ont fait. Et ne le regrettent pas.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Cet été encore, la crise sanitaire met la musique en sourdine. Quand ils ne sont pas tout bonnement annulés, les festivals obligés de tourner à jauge réduite ou boudés par un public refroidi, connaissent de grandes difficultés partout dans l'hexagone.

Pourtant certains tirent leur épingle du jeu. Alors oui ce n'est pas le grand soir mais tout de même, les sunlights ont brillé et les stars aussi. C'est notamment le cas avec le festival Décibulles qui, avec une formule revisitée, a pu se maintenir à l'équilibre. Comme un oiseau sur la branche d'un pin.

 

Trois soirées complètes

Il aura fallu bien du courage ou de l'inconscience pour organiser des concerts cet été. Certains ont jeté l'éponge bien avant que la saison ne commence. Pas Jean-Paul Humbert, président de Décibulles, le festival de Neuve-Eglise (67). "Nous sommes partis complètement à l'aveugle, il y avait tant d'incertitudes entre le nouveau format que nous proposions, l'impossibilité d'héberger en camping les festivaliers, les artistes, les soirées en semaine, une édition réduite... Ca aura été une aventure, ça oui." 

Décibulles s'est déroulé sous la pluie certes mais aussi sous une bonne étoile. Du 9 au 18 juillet, l'aventure a suivi son cours sans accroc et avec son public.  "En fait, ça s'est passé comme on l'espérait."

Sur dix jours, Décibulles a accueilli 14.000 festivaliers, contre les 30.000 habituels. Pas grave. En ce moment, il faut apprendre à relativiser. "C'est bien, on misait là-dessus, nous avons même eu trois soirées complètes à jauge réduite ok mais les gens sont venus, au rendez-vous, malgré la météo catastrophique, pour dire nous avons même dû pailler le terrain et fermer le parking totalement détrempé. Sans compter le contexte sanitaire."

Les gens sont venus malgré la météo catastrophique et le contexte sanitaire

Jean-Paul Humbert, président de Décibulles

D'autant que Décibulles a été l'un des tout premier festival à mettre en place le pass sanitaire. "Malgré quelques excités, rares je dois dire, tout le monde a compris et a joué le jeu." 

Bilan financier ? A l'équilibre. "Nous devons encore consolider les comptes mais ça s'annonce pas mal. Nous avons investi pour cette édition un peu plus d'un million de budget (contre 1,6 les années précédentes). Nous nous en sortons bien grâce à la billetterie, les consommations et surtout les aides de l'Etat et des collectivités qui ont représenté près de 40% de notre budget. Sans l'intervention exceptionnelle de l'Etat, cette année nous aurions pris l'eau."

Sans l'intervention exceptionnelle de l'Etat, cette année nous aurions pris l'eau.

Jean-Paul Humbert, président de Décibulles

Au sens figuré. "Pour une fois qu'ils font le job pour nous, pour la culture, il faut le souligner." 

 

Un pari

A la Petite Pierre (67), on a réfléchi longtemps avant de se décider. Trop d'inconnues, trop de risques pour ce festival intimiste niché au coeur des Vosges du nord. "Nous y réfléchissons depuis le début de l'année et puis on s'est dit non il faut le faire : même réduit, même contraint, même bousculé, il y aura Au Grès du jazz. Pour garder le lien avec le public, avec la centaine de bénévoles et par fidélité pour les artistes" explique Coralie Athanase, coordinatrice du festival.

Différentes formules ont été envisagées et "ce n'était pas une mince affaire" jusqu'à retenir celle-ci : 11 concerts en IN, une dizaine en OFF, gratuits. Des jauges réduites. "Nous attendons 5 à 6000 personnes durant la semaine du festival contre 15.000 habituellement mais tant pis, l'important c'est que dans l'ensemble nous avons pu reprogrammer les artistes que nous avions dû annuler l'année dernière."

Les entrées mises en prévente début juin plafonnent pour le moment à 60% de billets vendus pour le IN. "C'est pas mal. Nous avons eu un démarrage fort mais avec l'annonce de la mise en place du pass sanitaire, il y a eu un net ralentissement. Ca reprend un peu. Certains concerts sont déjà complets."

Des montagnes russes émotionnelles que Coralie commence à connaître parfaitement. "Cette année le grand mot a été adaptation. Il a fallu s'adapter à tout. Le contexte sanitaire, les mesures gouvernementales. Certains artistes vont même jouer deux fois par jour pour contenter le plus de monde possible. C'est inédit et c'est bien." 

Plus on aura de festivaliers, plus on sera à l'équilibre, mieux ce sera

Coralie Athanase, coordinatrice du festival Au grès du jazz

L'enjeu est de taille pour ce petit festival qui vit surtout grâce à sa billetterie. Sur un budget cette année de 350.000 euros, "60% vient de la vente de billets. Nous avons également des subventions des collectivités et le mécenat d'entreprises qui ont été d'un très grand soutien mais cette année plus que les autres nous dépendons de la billetterie. Bref, plus on aura de festivaliers, plus on sera à l'équilibre, mieux ce sera. Venez !"  

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information