Après plus d'un an de fermeture, les discothèques pourront rouvrir le 9 juillet. Les fêtards devront être vaccinés ou présenter un test négatif et une jauge de 75% devra être respectée en intérieur. En Alsace, la moitié des clubs pourraient décider de ne pas rouvrir leurs portes cet été.
Ils n’avaient aucun espoir de réouverture et pourtant. Après quatre jours de discussions acharnées avec Matignon, la décision est tombée ce lundi 21 juin, jour de la Fête de la musique, comme un symbole. Les boîtes de nuit pourront rouvrir le 9 juillet prochain.
L’objectif était clair, après 15 mois de fermeture, il fallait rouvrir cet été mais dans de bonnes conditions. Eh bien voici celles proposées par le gouvernement : présentation d'un pass sanitaire ou d'un test PCR négatif, jauge limitée en intérieur à 75% et masque pas obligatoire mais fortement recommandé.
Entre bonheur retrouvé et complications assurées
A l’annonce de cette nouvelle, les avis des patrons de boîte de nuit oscillent. "C’est une excellente nouvelle, cela fait près d’un an et demi qu’on est fermé, on attendait que ça" se réjouit Mirco Bielli, le gérant du Rétro à Strasbourg qui doit écourter ses vacances à l’étranger tellement la nouvelle était inattendue.
Notre personnel va devoir faire la police, mais ce n’est pas notre travail de vérifier les tests. Nous aurions préféré que le masque reste obligatoire plutôt que de faire ça.
Pour lui la jauge à 75% n’est pas un problème, "nous pourrons faire rentrer à peu près 380 personnes sur les 450 possibles", estime-t-il. En réalité, c’est l’obligation de présenter un pass sanitaire ou un test négatif qui est beaucoup plus compliquée à mettre en place. "Notre personnel va devoir faire la police, mais ce n’est pas notre travail de vérifier les tests. Nous aurions préféré que le masque reste obligatoire plutôt que de faire ça", explique le patron du Rétro avant d’ajouter craindre "que ce soit une contre publicité pour nous car tous les fêtards de dernière minute, ceux qui n’ont pas prévu d’aller en boîte de nuit à la base, eh bien eux ne viendront jamais à cause du test PCR. Et ça, ça représente une grande partie de notre clientèle."
La moitié des discothèques alsaciennes pourraient rester fermées
A l’inverse du Rétro club, d’autres ont tout simplement décidé de ne pas rouvrir leurs portes, c’est le cas du Next à Strasbourg. "Dans ces conditions, c’est tout simplement ingérable. En plus de gérer la traditionnelle file d’attente, il va falloir vérifier les tests PCR, en gros nous allons passer 20 à 25 minutes de vérification par client", affirme Flipper Barina, gérant du Next.
"Il faut ajouter à cela, le fait que nous n’avons plus de personnel, tous ou presque ont changé de métier, il va falloir recruter. On estime que sur les 25 clubs présents en Alsace, la moitié ne rouvriront pas le 9 juillet", explique ce mardi 22 juin Flipper Barina, également responsable du collectif des discothèques d’Alsace. Le gérant s'interroge également sur les tests antigéniques qui vont pouvoir être réalisés devant les établissements. "Qui va réaliser ces tests ? Il va falloir former notre personnel ? Nous ne sommes pas une pharmacie", ajoute-t-il.
Beaucoup de questions en suspens
Outre la difficulté de faire respecter les règles à l’entrée de l’établissement, beaucoup de questions reste encore en suspens. Quid du vestiaire pour les clients ? Les salariés devront-ils aussi être vaccinés ou testés ? Voici autant de questions que se posent les professionnels du secteur.
A ce jour, tous se demandent si rouvrir est une opération rentable. Reste à voir comment vont évoluer les aides du gouvernement pour ceux qui décident de le faire portes. Des discussions sont encore en cours pour déterminer les conditions exactes de réouverture. Les syndicats demandent au gouvernement que les règles qui leurs sont imposées soient appliquées aussi dans les bars dansants.