Très en vogue après-guerre, les colonies de vacances sont en perte de vitesse depuis plusieurs années. Mais en Alsace, les Pupilles de l'enseignement public continuent de faire de la résistance.
Les colonies de vacances, c'est une véritable institution en France. Elles ont connu un immense succès après la guerre, mais connaissent depuis plusieurs années une baisse de fréquentation. "Depuis 10 ans, la baisse s'est accentuée. Entre 2007 et 2017, sur les séjours de plus de cinq jours, on est passé de 1.2 million à 900.000 enfants" par an, indiquait il y a quelques jours Jean-Benoît Dujol, directeur de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative au ministère de l'Éducation.
En Alsace, l'association Pupilles de l'enseignement public (PEP), fondée en 1946, a été pionnière des colos. Ces PEP font de la résistance et poursuivent leur développement, en prônant des valeurs comme la solidarité ou l'entraide. "Le centre de vacances est aujourd’hui, le dernier endroit où les enfants peuvent véritablement apprendre à vivre ensemble. Pour nous c’est un vrai projet de société avec des enjeux très forts", explique Philippe Hertzog, directeur adjoint des PEP Alsace. L'un de leurs colos s'est implantée sur les hauteurs d'Orbey dans le Haut-Rhin. Avec des adolescents et bien entendu des animateurs.
Chacun participe à la vie du groupe. "C’est une collectivité, tout le monde met la main à la pâte", rappelle Florine Ostermann, animatrice depuis quatre ans. Les jeunes apprennent à se responsabiliser, loin des parents. Chacun sait ce qu'il a à faire. Mais la colo, c'est d'abord un lieu pour s'amuser, avec un tas d'animations, comme une initiation à la Capoeira, une séance de rugby... Sans oublier le traditionnel feu de camp.
Même si parfois, le grand air, le manque de réseau (mobile) peuvent provoquer des petits coups de blues chez certain, tous semblent heureux de cette escapade nature. "On passe des bons moments, on échange, on s’amuse, on se fait pleins d’amis", souligne l'une des participantes. Et des souvenirs en pagaille aussi. Ces moments comptent également pour les animateurs qui s'attachent "rapidement" à ces jeunes, "même les caractères les plus durs".