Rund um. Rendez-vous très attendu des professionnels de la gastronomie, le salon Egast se tient à Strasbourg du 27 février au 2 mars. Zoom sur un concours prestigieux, le Trophée Henri Huck, connu pour être une parfaite préparation pour le concours de « Meilleur Ouvrier de France » ou le « Bocuse d’Or ».
« Je mets mes tripes dans ces plats, et si cela ne plaît pas, tant pis. Je ne veux pas avoir de regrets le jour du concours » nous confie Joël Philipps, chef étoilé de l’Hostellerie du Cerf, à Marlenheim. Depuis quelques semaines, il a aménagé un box au fond de la cuisine de son établissement pour s’entraîner avec sa jeune commis de 17 ans, Alissa. L’équipe fait, défait, refait les mêmes recettes encore et encore, pour être prête le jour J. Le 1er mars, Alissa et Joël affronteront cinq autres équipes pour espérer remporter le trophée Henri Huck.
L’épreuve consiste à préparer un plat principal et un dessert avec des ingrédients imposés, tels qu’un carré d’agneau, des légumes racine ou de la bière. « Lorsque le plat est servi, le jury doit faire Waouh ! », d’après Joël Philipps. L’esthétique du plat comptera, bien sûr, autant que le goût ou la technicité de la cuisine. D’autant plus que le jury sera composé de prestigieux représentants de la gastronomie, à l’instar de Fabrice Prochasson, président de l’Académie culinaire de France, ou du pâtissier Christophe Felder.
Une 18ème édition très attendue
Au sein de l’organisation du salon Egast, qui n’a pas pu se tenir depuis 2018 (l’édition 2020 ayant dû être annulée en raison de la crise sanitaire), le concours représente l’un des temps forts. Cette 18ème édition est « attendue avec impatience », acquiesce Josiane Hoffmann, consultante pour le salon Egast au sein de Strasbourg Events. Les locaux ne sont plus les mêmes. Il s’agira cette fois-ci du PMC (Palais de la Musique et des Congrès) et du nouveau Parc des Expositions de Strasbourg. Une nouveauté cette année : le lancement d’un trophée Emile Jung, en hommage au célèbre chef trois étoiles strasbourgeois, ancien du restaurant le Crocodile, décédé en 2020.
Le trophée Henri Huck, quant à lui, existe depuis 1982. Il rend, lui aussi, hommage à un célèbre chef, globetrotter, ayant travaillé pour les grands de ce monde durant la première partie du 20ème siècle. La Fraternelle des cuisiniers a ainsi attribué le nom d’Henri Huck au trophée national, attribué tous les deux ans, lors du salon Egast.
Un ancien lauréat, cuisinier du préfet
Claude Schaeffer a remporté le prix Henri Huck en 1987. Avec une pointe de fierté, il nous montre la coupe, disposée à côté d’autres trophées, comme le Vase de Sèvres de la République. « Pour moi, à l’époque, c’était important de gagner des prix. Je venais de Romanswiller, je ne connaissais personne. J’ai commencé au bas de l’échelle, et les distinctions m’ont aidé à me faire connaître ».
Aujourd’hui, Claude Schaeffer est cuisinier à l’Hôtel de la Préfecture, à Strasbourg, après avoir travaillé dans des établissements prestigieux et géré son propre restaurant en Alsace. Un poste qu’il occupe depuis seize ans, pour le préfet et ses invités, gérant le budget « repas officiels » en bon père de famille. Son rôle est même primordial, à en croire la préfète du Grand Est Josiane Chevalier : « Il est mon homme de confiance. J’attache beaucoup d’importance à la qualité de l’accueil, nous représentons la République ». N’en doutons pas, le trophée Henri Huck est une belle carte de visite…