ARCHIVES. Retour en images sur l'incroyable tradition du carnaval

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Sujet Rund Um en alsacien sous-titré ©France Télévisions

Tradition du Moyen Âge, le carnaval marque la fin de l'hiver et le début du printemps. C'est la fête des fous, préparée durant des mois dans certaines communes alsaciennes par des bénévoles qui ne manqueraient les parades de chars colorés pour rien au monde. Retour en archives sur les moments les plus marquants des carnavals alsaciens depuis les années 1950.

Le mot "carnaval" prendrait ses racines dans le mot latin "carnelevare", formé de "carne", viande, et "levare", enlever. Il s'agirait, d'après la tradition, de marquer le début du carême, la période de jeûne avant Pâques, dans la coutume chrétienne. Or, le carnaval est tout sauf une période d'abstinence et de vaches maigres. Il s'agit plutôt du contraire.

Durant cette période, l'ordre établi s'inverse, les fous prennent le pouvoir et critiquent ceux qui les dirigent. Un exutoire nécessaire au Moyen Âge, en des temps où la vie était dure pour les plus modestes. Ils pouvaient s'adonner à toutes sortes d'excès durant quelques jours, jusqu'à Mardi Gras.

Les déguisements permettaient de s'inventer une autre vie, de pointer du doigt les injustices imposées par les puissants ou simplement, de relâcher la pression. 

Une tradition rhénane

Ces traditions, très présentes dans l'espace rhénan, ont été parfois délaissées en Alsace. À Strasbourg, par exemple, la parade n'a pas eu lieu durant quelques années, faute d'engouement du public, mais aussi suite à des bris de vitrines au centre-ville dus à quelques casseurs infiltrés dans le cortège, en 1978. Il aura fallu attendre les années 1990 pour que le défilé reprenne des couleurs dans la capitale alsacienne.

À Mulhouse, en revanche, le carnaval est toujours resté un rendez-vous important. La proximité du célèbre Morgenstreich de Bâle, en Suisse, n'y est peut-être pas étrangère. Mulhouse rassemble, chaque année, de nombreux bénévoles dévoués à la confection de costumes et de chars animés de gigantesques personnages. Sans compter l'élection de la reine du carnaval, prise très au sérieux jusque dans les années 1990. Seule l'édition 1989 a été entachée par un incident - un carnavalier gravement brûlé par l'incendie de son costume de paille.

Un carnaval, reflet de chaque époque

Autres temps, autres mœurs. Les anciens s'en souviennent, à Hoerdt, Colmar ou Sundhouse, il n'y avait pas un défilé de carnaval sans majorettes, très court vêtues. Et si, à certains endroits, les femmes et la séduction étaient mises en avant, à d'autres, on les brûlait symboliquement. À Habsheim, la coutume voulait que l'on mette le feu au mannequin de la reine, fiancée du diable et porteuse des maux de l'humanité, après un long réquisitoire en alsacien.

Le carnaval s'est toujours inscrit dans son temps. Les chars satiriques, dénonçant et se moquant des politiques, font partie de la fête. À Sundhouse, comme dans beaucoup d'autres communes, un jury sélectionne et prime chaque année les chars les plus réussis. À Mothern, en revanche, le carnaval se déroule plutôt dans les maisons ; les carnavaliers vont festoyer chez leurs voisins et s'invitent à table, déguisés pour ne pas risquer d'être reconnus. Il s'agit de fêter le plus possible, avant le retour du Mercredi des Cendres, jour des harengs, où l'on ne pouvait s'offrir plus que ce poisson après les excès du Mardi Gras.

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