Emmaüs Mundo accueille le public à Bischheim dans de nouveaux locaux depuis le 24 juin 2022. Une salle de vente deux fois plus grande qu'avant. L'association d'insertion veut recycler plus et créer de l'emploi. Elle va ouvrir un restaurant de 70 couverts au mois de juillet.
Le contraste est flagrant, Emmaüs Mundo est passé à la vitesse supérieure. Depuis le 24 juin 2022, l’association accueille le public dans de nouveaux locaux, rue de l'Atome à Bischheim (67) au nord de Strasbourg.
La salle de vente est deux fois plus grande qu’avant. 1 700 m2 rutilants, organisés comme un "vrai grand magasin" avec de multiples rayons, parfaitement approvisionnés, des meubles aux vêtements en passant par les livres et l’électroménager. C’est l’ambition: "devenir plus professionnel" affirme Thierry Kuhn, le directeur.
L’association bien connue du grand public crée des emplois d’insertion par la collecte, le recyclage et la revente d’objets issus de dons. Les initiés appellent cela une recyclerie sociale et solidaire. "Il y a 5 ans, nous avions 50 salariés en insertion, aujourd’hui ils sont 80 et d’ici 3 ans, on aimeraient monter à 110."
Recycler 10 tonnes d'objets chaque jour
Pour cela, il faut collecter plus : passer de 5 tonnes quotidiennes à 10 tonnes. Le potentiel est là, gigantesque. "Au lieu de jeter, on donne, le réflexe est désormais bien ancré dans la population", explique Thierry Kuhn. Et l'association Emmaüs reste largement plébiscitée par les usagers, en dépit de la multiplication des plateformes privées où l’on peut vendre soi-même. "On a un service de ramassage à domicile sur rendez-vous. On est très sollicité, actuellement le délai d’attente est de un mois, on pourrait étoffer les équipes et faire tourner un 3e camion, il y a largement de quoi faire".
Collecter plus pour développer l'emploi et créer de nouvelles compétences pour les salariés. Alors plusieurs projets d'envergure sont dans les cartons. Le premier, c'est la création d'un restaurant au cœur de la salle des ventes. L’ouverture est prévue fin juillet. Il fonctionnera du mardi au samedi uniquement le midi. 12 salariés seront sur le pont et une cheffe cuisinière a été recrutée pour élaborer des menus différents chaque jour avec priorité donnée aux produits bio et locaux.
"La capacité sera de 70 couverts, il y a beaucoup d’entreprises dans le secteur, donc il y a de la demande et en plus le prix sera raisonnable, autour de 12 euros pour un menu complet, entrée, plat et dessert" promet Thierry Kuhn.
Autre nouveauté : un atelier couture. Il ouvrira avant la fin du mois de juillet. Une styliste, Zoé Mehlig, a été embauchée pour former les salariés et mettre au goût du jour de vieux vêtements. Deux autres ateliers suivront avant la fin de l’année, l’un consacré à la menuiserie, l’autre à l’électroménager. A la clef, pour les salariés, de nouvelles compétences et autant de chances de s’insérer durablement sur le marché du travail.
L'association voit l’avenir en grand, consciente d’être à la croisée de tous les enjeux du moment. Elle se pose en modèle de l’économie sociale, solidaire et écologique.