Rund um. Henri Ebel, peintre prolifique du début du 20ème siècle, est tombé dans l'oubli après la Seconde Guerre mondiale. Les bénévoles de l'association de sauvegarde du patrimoine de Fegersheim-Ohnheim ont souhaité faire redécouvrir l'artiste par le biais d'une exposition à Erstein, puis à Fegersheim.
Sous son pinceau, une maison à colombages, une cuisine traditionnelle ou un coucher de soleil prenaient une lumière particulière. Henri Ebel aimait représenter son environnement, peindre ce qui lui plaisait. Il travaillait souvent depuis la fenêtre de sa maison de la rue de Lyon, à Fegersheim, parfois depuis la lucarne de son grenier. « Il n’avait pas vraiment de style », nous dit Marlène Schaal, membre de l’association de sauvegarde du patrimoine de Fegersheim-Ohnheim. « Henri Ebel peignait ce qu’il voulait, avec de la tempera, la même peinture que celle qu’il utilisait pour restaurer les œuvres d’église ».
En effet, l’artiste a passé la plus grande partie de sa vie professionnelle à restaurer des fresques et statues d’église, succédant ainsi à son frère aîné. Certains de ses travaux sont à voir, par exemple, dans l’abbatiale de Neuwiller-lès-Saverne. Ebel n’a commencé à peindre qu’à cinquante ans passés. « Mais il a toujours eu un don pour le dessin », nous raconte Bernadette Schnitzler, ancienne conservatrice du Musée Archéologique de Strasbourg, très impliquée dans le montage de l’exposition consacrée à Henri Ebel dans la salle de l’Etappenstall, à Erstein. En attestent ses croquis et portraits de jeunesse.
Un peintre connu de tous, puis oublié
A Fegersheim, l’homme, d’origine allemande, formé à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, était connu de tous. Bernard Schaal, membre fondateur de l’association de sauvegarde du patrimoine de Fegersheim-Ohnheim, se souvient de certaines histoires racontées par son père. « Ebel se promenait dans tout le village avec sa carriole, et s’arrêtait pour peindre où cela le chantait. » Et puis, il aimait bien discuter, et profiter de la vie. Pour son 75ème anniversaire, des festivités ont été organisées dans le village. A cette occasion, la rue « Herregàss » a même été rebaptisée « Rue Henri Ebel » (nom qu’elle porte toujours aujourd’hui).
Or, peu d’habitants de Fegersheim connaissent encore le personnage. Après la guerre, les expositions mettant en avant ses toiles se sont faites très rares. Un tort, selon les bénévoles de l’association de sauvegarde, réparé par cette exposition d’une centaine de ses œuvres à Erstein (du 14 janvier au 23 février), prolongée par une exposition un peu plus petite au Caveau de Fegersheim (du 5 au 13 mars). Un travail titanesque pour retrouver des toiles d’Ebel et les emprunter à leurs propriétaires dans les règles de l’art… y compris le MAMCS, Musée d’Art Moderne et Contemporain, qui a accepté de prêter quelques tableaux. Un livre accompagne l’exposition. Il est disponible auprès de l’association en charge du projet.