Une référence française de la restauration de voitures Bugatti de collection se niche au cœur d’un village, non loin de Strasbourg. Le travail de Christian et Antoine Schann est reconnu jusqu'en Inde, au japon ou encore en Nouvelle-Zélande.
Dans un corps de ferme près de Strasbourg, un père et son fils ont acquis un savoir-faire d'exception : ils restaurent des voitures de collection de la mythique marque Bugatti. En sept ans d'existence du Bugatelier à Oberhausbergen, le travail de Christian et François Schann est reconnu par tous les détenteurs de la célèbre voiture fabriquée en Alsace.
Le tout début de la passion de Christian a commencé par un job d'été, dans les années 70, dans les usines Bugatti à Molsheim, puis un grand rassemblement, pour le centenaire d'Ettore Bugatti en 1981. "La beauté des carrosseries, la musique des moteurs," se souvient-il, "bref, une révélation."
S'en sont suivi de nombreuses lectures sur l'histoire de la famille Bugatti et un jour, un gros imprévu dans sa carrière personnelle. "A cinquante ans, il a fallu que je retrouve un nouveau job, j'ai bien réfléchi, j'avais ma passion pour les voitures Bugatti, j'en avais déjà restaurée une avec mon fils, alors je me suis lancé dans la création de mon atelier." Et c'est ainsi qu'est né le Bugatelier en 2005.
Depuis, son fils Antoine a quitté son emploi d'ingénieur pour le rejoindre. Tous deux travaillent systématiquement sur plan, comme cela se faisait dans les ateliers à Molsheim. "Nous avons des copies des plans d'usine, et lorsqu'on refabrique une pièce on va la faire au plan, telle qu'elle était à l'époque." explique Christian.
Dans leur espace usinage, ils refont (également sur plan) les pièces usées par le temps, que l'on ne trouve plus nulle part. Ils en fabriquent donc de nouvelles. Cette partie de leur savoir-faire est reconnue et très recherchée par les amateurs de ces voitures de collection, qui roulent la plus part du temps et pour lesquelles il faut donc des pièces en bon état de marche. Antoine ne fabrique pas de la grande série, mais les pièces uniques et rares. "Nous fabriquons ces pièces pour nos besoins de restauration à l'atelier, mais aussi pour nos clients du monde entier, qui nous commandent ces pièces par l'intermédiaire de notre site internet et directement par téléphone. Il y a quand-même une bonne partie de notre chiffre d'affaire qui est dû à la fabrication des pièces. On expédie en Nouvelle-Zélande, au Japon et on a un client en Inde à New-Dehli. "
Bien sûr, une fois réparé ou restauré, chaque véhicule est testé sur la route. Un moment particulièrement apprécié par Antoine. "Lorsque ces véhicules sont bien réglés, ils sont rapides et s'insèrent très bien dans la circulation actuelle."
Comme son père, Antoine n'aurait jamais cru qu'une passion puisse devenir une telle entreprise. Aujourd'hui il est à la tête du Bugatelier, déjà devenu une référence mondiale grâce à son père, mais l'ambition du jeune homme est bien de le développer encore.