Cancers de la peau : attention aux mélanomes, les conseils d’une dermatologue pour se protéger du soleil

Pas encore l’été que déjà le soleil est au zénith. Débardeurs et maillots de bain sont de sortie, mais avez-vous pensé à protéger votre peau ? Gare au mélanome, un cancer très dangereux. Conseils de prévention avec la dermatologue strasbourgeoise Fabienne Keller.

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On en dénombre 8.000 nouveaux cas en France chaque année : le mélanome, forme très dangereuse du cancer de la peau, est une maladie qui ne cesse de progresser. Alors que l’été approche et que le printemps affiche déjà un soleil radieux, la plus grande prudence est de mise. Comment repérer les mélanomes ? comment les éviter ? Réponses avec la dermatologue strasbourgeoise Fabienne Keller.

Qu’est-ce qu’un mélanome ?

"Il existe plusieurs formes de cancer de la peau :

  • le carcinome basocellulaire représente 80% des cancers cutanées. Il concerne surtout les personnes âgées. Il a une agressivité locale qui reste cantonnée aux zones exposées comme le visage. Il expose à une chirurgie assez lourde car il faut chirurgicalement supprimer toute la lésion pour éviter le risque de récidive.
  • Le carcinome spino-cellulaire peut apparaître sur des zones de la peau très exposées. On le voit souvent sur les cuirs chevelus dégarnis des messieurs. Il se manifeste sous la forme de vilaines croutes parfois inflammatoires. S’il n’est pas pris à temps, il peut entraîner l’apparition de métastases.
  • Le mélanome est la forme la plus dangereuse des cancers pigmentaires. Il peut tuer si on ne le prend pas à un stade très précoce. Mais grâce à des autoexamens et/ou à un suivi régulier par un spécialiste, une excision chirurgicale précoce de la lésion suspecte permet une survie définitive."

Comment s’en protéger ?

"Pas d’autres solutions que d’échapper au soleil. Pour cela, il faut aller au soleil avec modération en évitant de s’exposer entre midi et 16 heures, créneau pendant lequel les rayons UVB sont au maximum de leur rayonnement. Donc privilégiez d’aller profiter des gravières le matin ou après 17h.

Il faut aussi se protéger avec des vêtements, des crèmes photo-protectrices, des chapeaux, des lunettes pour les yeux. Ainsi il y a beaucoup moins de risque de déclencher une lésion."

Comment détecter un mélanome ?

"En général, on voit apparaître une lésion plane, brune, qui ressemble à un petit grain de beauté. Si au bout de quelques mois, cette lésion a grandi de façon anormale avec un aspect anarchique, il faut alors tout de suite consulter. Une excision permettra de supprimer tout risque, et une surveillance régulière s’imposera par la suite, tous les six mois à un an.

Pour les gens qui ont peu de grains de beauté, il est facile de repérer une lésion pigmentaire qui ne ressemble pas à celles qu’on a habituellement.

Quand on a beaucoup de grains de beauté, c’est plus difficile à détecter. Il n’y a alors pas d’autres alternatives que des examens réguliers chez le dermatologue."

Sommes-nous égaux face au soleil ?

"Non, cela dépend de votre phototype. Les gens qui ont la peau claire, les blonds et les roux ne devraient pas s’exposer, sinon ils rougissent. Or le fait de rougir est un signe du corps qui indique qu’on n’a pas le droit d’aller au soleil.
Les gens qui ont beaucoup de grains de beauté présentent aussi plus de risques car les lésions sont plus difficiles à détecter, et il peut y avoir un terrain génétique. Il existe en effet des mélanomes familiaux : en cas de test positif, il faut que les « collatéraux » (frères, sœurs,…) aillent faire un dépistage. 

Les personnes ayant été abusivement exposées au soleil pendant leur enfance et les personnes sous traitement immunosuppresseur doivent également être particulièrement vigilantes.

Reste également à sensibiliser les personnes qui travaillent en extérieur tout le temps, comme les agriculteurs ou les ouvriers du BTP. Particulièrement exposés, ils se protègent peu et n’ont pas le temps de se faire consulter." 

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