Les fêtes de fin d'année interviennent dans un contexte de recrudescence de l'épidémie de Covid-19, avec une cinquième vague qui déferle sur le territoire. Des tests à la 3e dose en passant par l'épineuse question des personnes non-vaccinées, France 3 Alsace répond à vos questions pratiques avant Noël.
Alors que la France est touchée par une cinquième vague de Covid-19, on s'apprête à fêter Noël en famille. Deux médecins répondent à vos questions pour que vous adoptiez les bons réflexes.
Faut-il se faire tester ?
La problématique des tests avant Noël est une question sensible, dans un contexte de cinquième vague de l'épidémie de Covid-19. Alors que plus de 50 000 nouveaux cas ont été recensés ces sept derniers jours en moyenne, dont plus de 1 850 en Alsace au 12 décembre, le professeur Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, conseille de se faire tester au moindre doute. "Ce n'est pas la peine de se tester systématiquement, mais si on est cas contact ou si on a des symptômes, il faut le faire."
Lionel Barrand, président du syndicat national des biologistes médicaux, rappelle que les tests antigéniques et les autotests peuvent aussi être utiles, "parce qu'on ne va pas tester 60 millions de Français au PCR". Selon le biologiste, la réalisation d'un autotest avant Noël est même conseillée. "Mais il faut se méfier, même quand le test est négatif", juge Lionel Barrand, qui rappelle que la fiabilité des tests tourne autour de 50%.
Quand faut-il se faire tester ?
Le timing est important. "Plus on est près de Noël, plus le test sera valide", explique le professeur en rhumatologie Jean Sibilia, qui évoque une période assez proche, entre 24 et 48 heures avant les retrouvailles.
Pour les autotests – disponibles en pharmacie sans ordonnance – "la fenêtre de tir est assez courte" prévient de son côté Lionel Barrand. "Il faut le faire juste avant, le jour même." Dans son avis rendu le 8 décembre, le Conseil scientifique recommande aussi de faire un autotest "le jour même" de la réunion familiale ou amicale.
Que faire avec les personnes non-vaccinées ?
"Avec six millions de non vaccinés", le casse-tête va se poser, rappelle le doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, Jean Sibilia, qui explique que les "personnes non-vaccinées sont à haut risque d'infection". Et d'ajouter : "Il faut tester les autres membres vaccinés avant d'intégrer la personne non-vaccinée. Le risque pour elle, ce n'est pas de transmettre, c'est de recevoir."
Le biologiste Lionel Barrand invoque la vigilance et l'intelligence, car les non-vaccinés "ont plus de risques de se retrouver à l'hôpital".
Faut-il faire sa 3e dose avant Noël ?
Idéalement, oui. "Si on peut la faire avant, on le fait", martèle Jean Sibilia. "L'immunité du vaccin diminue au bout de six mois, et on voit des doubles-vaccinés à l'hôpital, donc ça aide, et l'immunité remonte de manière importante", précise Lionel Barrand.
Les deux médecins, conscients du manque de créneaux disponibles d'ici les fêtes, jugent le rappel vaccinal efficace quelques jours avant Noël, alors que plus de 16 millions de Français avaient déjà réalisé leur troisième dose au 15 décembre. "Il faudrait le faire idéalement à J-7 avant Noël, mais on peut encore le faire à J-4", précise le doyen de la faculté de médecine de Strasbourg.
Quelles précautions prendre durant les fêtes ?
Masque, gestes barrières, distanciation sociale, aération. La recette est connue. "C'est important d'aérer, car la non-aération est un facteur important (dans la transmission du virus par aérosols)", rappelle le professeur Jean Sibilia. "Le risque zéro n'existe", alerte de son côté Lionel Barrand, qui conseille une "distanciation à table" et une stratégie en amont. "Il faut faire un maximum avant Noël, en faisant plus attention et en évitant de se retrouver à 50."