Il aura fallu un peu moins d'une heure à Philippe Richert pour mettre un point final à ses trente-cinq années de carrière dans la politique. Devant une centaine de personnes réunies dans le hall de la maison de la Grande Région, à Strasbourg: des élus bien sûr mais aussi des proches. Réactions.
Alors qu'il s'apprête à quitter la salle après son discours, Philippe Richert est ému par l'ovation qu'il reçoit et regagne le pupitre pour prononcer quelques derniers mots.
Une centaine de personnes réunies pour écouter, religieusement, les ultimes mots de Philippe Richert comme président de région. Un peu moins d'une heure, sans interruption. Un retour sur une carrière, trente-cinq ans de mandat, des remerciements, des anecdotes, et quelques conseils distillés à ceux qui continueront sans lui.
Au départ réticents à répondre quelques élus ont finalement livré leur sentiment.
Franck Leroy, maire (UDI) d'Epernay dans la Marne était particulièrement ému de la décision de Philippe Richert, qui renonce à tous ses mandats.
Valérie Debord, 4ème vice-présidente du conseil régional du Grand Est, a elle aussi salué le parcours de l'élu alsacien et la pudeur avec laquelle il quitte la scène politique.
David Valence, le jeune maire de Saint-Dié-des-Vosges, président de la commission transports et déplacements à la Région Grand Est s'est dit très peiné.
valence
Pascal Mangin, président de la commission culture à la Région Grand Est, très proche de Philippe Richert, était particulièrement touché par le discours et par le choix de cette décision.
Jean-Luc Bohl, maire de Montigny-lès-Metz, premier vice-président et président par interim de la Région Grand Est
Roland Ries, maire PS de Strasbourg, a réagi à cette démission par un communiqué:
Philippe Richert m'avait confié sa lassitude il y a plusieurs mois devant les attaques récurrentes qu'il subissait du fait de ses prises de position de Président de la Région Grand Est, respectueuses des décisions prises dans le cadre de la réforme territoriale, même si ces décisions n'étaient pas conformes à ce qu'il avait souhaité.
L'annonce aujourd'hui de sa démission ne m'étonne donc pas, mais je la regrette.
Philippe Richert a toujours été un homme de dialogue, soucieux du bien public. Nous avons géré ensemble de nombreux dossiers qui concernaient Strasbourg, et j'ai toujours eu avec lui un interlocuteur attentif, qui savait largement dépasser les clivages politiques dès lors que l'intérêt collectif était en jeu.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé le soir même du 1er tour des dernières régionales, de le soutenir pour le second tour, en appelant à voter pour lui et ses listes, contre le FN.
Depuis son élection à la tête de la région Grand Est, il s'est montré attentif à l'intérêt de l'ensemble de ce nouveau territoire, tout en respectant Strasbourg dans ses prérogatives de capitale régionale et européenne. Scrupuleux du respect de tous les territoires qui composent le Grand Est, il s'est déplacé partout dans sa nouvelle région, avec une énergie hors du commun.
Je lui suis sincèrement reconnaissant du travail accompli.
Je souhaite que la succession de Philippe Richert à la présidence de la Région Grand Est se déroule sereinement, et serai naturellement vigilant au respect des intérêts de Strasbourg et de son eurométropole par le prochain exécutif du conseil régional.
Frédéric Bierry et Brigitte Klinkert, de loin pas des amis politiques de Philippe Richert ont eux aussi réagi officiellement:
Communiqué de presse de Frédéric BIERRY et de Brigitte KLINKERT
Présidents des Conseils Départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin
Nous avons pris connaissance de la déclaration de Philippe RICHERT et de sa décision de démissionner de ses responsabilités à la tête de la Région Grand Est. Bien plus qu’une décision politique, nous considérons cette démission comme la décision d’un homme et la respectons comme telle.
Les désaccords que nous avons sur la réforme territoriale n’altèrent en rien le respect que nous souhaitons lui exprimer pour son engagement depuis 1982 au service de nos territoires, de leur développement et de leurs habitants.
Nous ne souhaitons donc pas faire de cette décision personnelle, un fait politique.