Retards et suppressions de trains sur la ligne TER Strasbourg-Bâle, "depuis septembre, c'est la chute"

La ligne TER 200 entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Bâle, en Suisse, est l'une des plus fréquentée de France. Si historiquement, elle est réputée pour sa régularité, les voyageurs pestent contre les retards et les suppressions de trains en cette fin d'année 2023.

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Chaque semaine, 127 000  personnes empruntent la ligne TER 200 entre les communes de Strasbourg et Bâle. Le moindre dysfonctionnement entraîne donc de grosses perturbations. D'après une association d'usagers, la situation s'est aggravée depuis la rentrée scolaire 2023, avec une ligne régulière à seulement 80%.

Florent Manrique est le président de l'Association des usagers des transports (AUT) du Sud-Alsace. Tous les jours, il emprunte la ligne TER 200 pour ses trajets entre Colmar et Mulhouse. "Je vais aussi à Mulhouse et Bâle très régulièrement. Donc, je connais la ligne comme ma poche", sourit-il.

S'il décrit une ligne qui "a toujours fonctionné correctement", Florent Manrique remarque une dégradation des conditions de circulations depuis plusieurs mois. "Avant, quand il y avait des petits problèmes, ils se réglaient rapidement. Mais là, depuis septembre, c'est la chute. Octobre et novembre ont été très compliqués pour les usagers."

Dernièrement, sur les quatre trains qu'il y a entre 17h et 19h, on est quasi certain qu'il y en aura un de supprimé.

Timo

Usager régulier de la ligne Colmar-Bâle

Un constat que partage Timo, 24 ans. Cet habitant de Colmar se rend trois jours par semaine à Bâle pour le travail. "Je prends le train de 6h50 et il est déjà blindé. Mais bon, vu qu'il est tôt, il a moins de chance d'être en retard. C'est surtout le soir que c'est compliqué. Dernièrement, sur les quatre trains qu'il y a entre 17h et 19h, on est quasi certain qu'il y en aura un de supprimé", grince-t-il, même s'il reconnaît une légère amélioration depuis décembre.

Timo se souvient par exemple avoir déjà attendu plus d'une heure à Bâle pour rentrer chez lui, alors que sur l'axe, les trains circulent toutes les demi-heures. "Je devais prendre le train à 18h51 mais il a été supprimé. Puis celui de 19h21 est arrivé avec vingt minutes de retard", se souvient-il.

Les trois quarts du temps, je regarde sur l'appli si mon train n'est pas annulé

Timo

Usager régulier de la ligne Colmar-Bâle

Avec ces problèmes récurrents, Timo a dû changer certaines habitudes. "Avant, j'allais prendre mon train le matin sereinement, comme tout le monde. Maintenant, les trois quarts du temps, je regarde sur l'appli si mon train n'est pas annulé. Mais je m'estime encore heureux. Il y a ceux qui ont des correspondances à prendre."

"S'il y a bien une ligne qui ne doit pas flancher, c'est celle-là. Mais avec les retards accumulés, les voyageurs se reportent sur le train d'après qui devient bondé. Parfois même, certains trains sont supprimés partiellement : ils ne font que Strasbourg-Mulhouse et les voyageurs ne sont même pas prévenus", pointe Florian Manrique.

80% de régularité seulement

D'après lui, sur le dernier trimestre 2023, 11% des trains de la ligne ont été supprimés et 9% ont connu un retard de 10 minutes ou plus. Interrogé par France 3 Alsace, le vice-président de la Région Grand Est chargé des Transports, Thibaud Philipps, assure être bien conscient du problème. "80% de régularité, ce n'est pas acceptable pour cette ligne qui est pourtant le fer de lance en Alsace."

Le vice-président de la Région explique avoir demandé un plan d'action à la SNCF. "Elle nous faisait remonter des problèmes de matériel. Sur la ligne, ce sont des voitures Corail qui circulent, donc elles ne sont pas toutes jeunes. Il y a aussi eu des problèmes électriques, avec des motrices qui sautent et qui tombent en panne, même en dehors de la gare."

La Région a demandé un audit

Thibaud Philipps explique avoir demandé en novembre à la société publique locale Grand Est Mobilités un audit complet. "Nous voulons avoir un certain nombre d'éléments factuels à présenter dès janvier. Comme ça, on ne perd pas de temps", annonce-t-il. Dans son communiqué, l'AUT Sud-Alsace regrette qu'on ne leur ait proposé une réunion qu'en février. "L'urgence, elle est maintenant, pas en février", fustigeait Florian Manrique qui demande des trains d'hyperpointe le matin et le soir. 

Contactée, la SNCF n'a pas encore répondu à notre demande d'interview. Cet article sera mis à jour le cas échéant. 

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