Du nord au sud de l'Alsace, des dizaines de coureurs ont mouillé le maillot lors de la deuxième édition du Sprochrenner, une course pour la culture rhénane et pour le bilinguisme. Nous avons parcouru quelques kilomètres avec certains d'entre eux.
Samedi 18 mai, le rendez-vous était fixé à 8 h 30 au centre de Reichshoffen (Bas-Rhin). Sur place, les organisateurs de la course (qui ont dû revoir le parcours suite aux inondations, ndlr) et les premiers coureurs ont donné le top départ de la deuxième édition du Sprochrenner, une course de relais qui promeut la culture rhénane, le dialecte et le bilinguisme en général.
Dans le groupe de départ, des membres d'associations locales et quelques élus. Tous là pour courir joyeusement sur un ou plusieurs kilomètres à travers les premiers villages retenus pour la course et ainsi montrer que notre culture et notre langue sont vivantes. "L'alsacien est important, je le pratique avec mes deux enfants. J'ai pensé qu'il était important d'être là aujourd'hui pour soutenir notre langue" nous a dit l'un des participants lors du premier arrêt ravitaillement.
À peine le temps de reprendre des forces et c'était reparti. Le principe était simple : chaque coureur achetait le nombre de kilomètres qu'il souhaitait parcourir et ainsi soutenir diverses associations qui s'engagent pour notre langue et notre culture." Lors de la première édition, nous avons collecté 16.000 euros" nous a dit Laurent Dittgen, coorganisateur de l'évènement.
Après Reichshoffen, direction Gundershoffen, puis Haguenau où ce sont des enfants de l'école ABCM Zweisprachigkeit et leurs parents, qui ont parcouru quelques kilomètres avant de donner un petit concert en alsacien dans le centre de la ville pour montrer que le dialecte est bien vivant et qu'il a de l'avenir.
Une fierté de faire vivre les traditions
Quelques kilomètres plus loin, Schirrhein, autre étape du Sprochrenner. Là, l'association des Hàrzknübbe (soutenue financièrement suite à la première course il y a deux ans, ndlr) et les conscrits du village étaient en train de monter leur arbre de mai (Maï Bàhm en alsacien) avec beaucoup de joie, comme chaque année. Un arbre coupé en forêt avec l'aide des bucherons, puis décoré avec des fleurs en papier. Il trônera au centre de la commune toute l'année. Un arbre qui "symbolise la fertilité, le renouveau, la nouvelle année, le printemps" comme l'explique Maurice Miesch, ancien conscrit.
Un arbre de mai qui fait partie de notre patrimoine tout comme la tradition des conscrits encore bien vivante à Schirrhein. Une richesse culturelle soutenue par l'association du Sprochrenner. Après une courte pause, il était déjà temps de s'élancer direction Strasbourg, puis Sélestat, et pour finir Huningue, où la course s'est terminée ce lundi.