Depuis le mois de septembre 2023, quatre jeunes sont en alternance chez Bugatti, la prestigieuse enseigne automobile. Un moyen pour l'entreprise de préparer la relève, et pour les alternants d'inscrire une jolie première ligne à leur CV.
Dans la cabine de peinture de l'atelier du service après-vente, Nathan Boehler s'applique. À 15 ans à peine, ce jeune compagnon du devoir passe et repasse minutieusement une petite ponceuse sur une aile de voiture. Le propriétaire du véhicule souhaite changer la couleur de sa Bugatti et il ne faudra pas moins de huit couches de peinture pour remplacer le bleu par du jaune, et surtout pour obtenir le rendu très spécifique à la marque.
"C’est un savoir-faire qu’on est en train d’apprendre à Nathan parce que ce sont des savoir-faire qu’on ne trouve pas en sortie d’école." explique son tuteur Damien Malaisé, technicien en carrosserie chez Bugatti depuis 18 ans. "Donc le mieux pour nous, c’est de former des jeunes dès le départ pour arriver à ce qu’on veut au niveau de nos travaux."
Nathan a intégré les effectifs de Bugatti en tant qu'alternant en septembre 2023. Le jeune carrossier affiche un sourire jusqu'aux oreilles : "C'est vraiment cool d'apprendre sur ce type de voitures, j'ai vraiment de la chance de travailler ici. Quand j'ai vu que Bugatti recrutait, j'ai tout de suite postulé parce que mon but en tant que carrossier c'est de travailler dans l'automobile de luxe."
Des savoir-faire spécifiques
Dans l'usine de Molsheim, rien ne se fait comme ailleurs ou presque. Les Bugatti sont faites en carbone et en aluminium, des matériaux qui ne sont pas utilisés dans l'automobile classique. Au service comptabilité aussi, les spécificités sont nombreuses. La maîtrise de l'anglais et de l'allemand (notamment) est indispensable pour décrypter les factures des fournisseurs internationaux. Même obligation pour communiquer avec la clientèle du monde entier.
C'est dans cet espace que travaille Emma Bach trois jours par semaine. Inscrite à la CCI Campus Strasbourg pour devenir assistante de gestion et d'administration des entreprises, elle n'en revient toujours pas d'avoir retenu l'attention des recruteurs de Bugatti : "C’est génial, c’est un rêve, j’y croyais pas. Bugatti c’est vraiment une grande entreprise, avec un rayonnement mondial. On voit beaucoup d’aspects, beaucoup de langues et c’est ça qui m’a plu aussi."
Jean-Luc Furst, le chef comptable ne voit que du positif dans cette transmission directe des savoirs : "Aborder le métier dans l'entreprise, ça permet d'apprendre des choses qu'on ne voit peut-être pas à l'école. Par exemple chez nous, on utilise beaucoup les règles de TVA internationales. Ce sont vraiment des cas particuliers qui ne sont pas forcément enseignés dans les formations."
Au total, Bugatti a recruté quatre jeunes pour cette première campagne d'alternants. Il s'agit aussi pour l'entreprise d'attirer de nouveaux talents. Car avec seulement 145 collaborateurs, Bugatti est une petite entreprise en terme d'effectifs, et il faut anticiper les départs en retraites réguliers : "On a cette image d’entreprise qui peut être inaccessible et entrer par l’apprentissage, c’est quelque chose de beau" témoigne le directeur des ressources humaines Florent Ligi. "Ça nous permet également de développer l’entreprise puisque nous allons avoir un plan de recrutement important dans les années prochaines."
A la prochaine rentrée de septembre, Bugatti aura au total huit apprentis.