Premiers coups de sécateurs dans le vignoble alsacien ce lundi 13 septembre au lever du soleil. Après un été particulièrement pluvieux, elles démarrent plus tard que les dernières années, mais dans des conditions météo enfin clémentes.
Les viticulteurs avaient été habitués, ces dernières années, à entamer les vendanges dès la fin août. Après un printemps et un été arrosés et souvent frisquets, ils retrouvent la période plus habituelle de la mi-septembre pour commencer à récolter le raisin, à partir de ce lundi, ceux destinés au crémant. Et c'est sous un grand soleil, et des températures clémentes, que les vendangeurs ont commencé leur travail dans les vignes. Des équipes parfois encore incomplètes, tant il a été difficile pour certains de recruter, les étudiants ayant pour beaucoup déjà repris le chemin des amphithéâtres, et la crise sanitaire ou encore la météo maussade de l'été en décourageant d'autres.
Au domaine Stentz, basé à Wettolsheim, le patron, Jérôme Stentz, peut compter sur ses habitués. Ils sont 25 environ à avoir attaqué le travail à 7h30 ce lundi matin, sur les vignes de la plaine de la Hardt, sur le ban viticole de Colmar. Ces prochaines semaines, ils récolteront du raisin également sur les parcelles du domaine d'Eguisheim et Riquewihr. Raisin qui est ensuite vendu à Wolfsberger. Evelyne y participe depuis 25 ans, parce que "l'ambiance est bonne et que ça permet de garder la forme... On voit de beaux paysages quand on travaille, c'est très très bien! Le premier jour, c'est un peu dur... mais on a le coup de main!"
Quelques rangées plus loin, sa jeune "collègue" Claire n'a pas la même expérience, mais découvre avec plaisir les joies de ce travail en plein air. "J'avais quelques appréhensions, sur le mal de dos, le côté technique de la coupe... mais franchement, ça se passe très bien!" C'est donc bien parti pour dix jours de récolte pour le crémant, avant d'attaquer les AOC.
Un vignoble attaqué par le mildiou
Par chance, les vignes des Stentz n'ont pas été trop touchées par le mildiou, ce champignon qui grignote les grappes, favorisé par les conditions climatiques humides. "Nous avons dû lutter contre les maladies, partout, la pluviométrie était exceptionnelle, dit Jacques Stentz. Sur cette parcelle, ça va, nous sommes épargnés, et les raisins sont très chargés en eau, bien lourds, ils seront bien juteux!" Il devrait donc pouvoir limiter les dégâts d'une récolte 2021 qui s'annonce compliquée... Certains viticulteurs ont perdu jusqu'à 70% de leurs grappes en raison de ce champignon, et il faudra compter avec "20 à 40% de raisin en moins" sur la région, estime le président de l'association des vins d'Alsace, Gilles Ehrhardt. La production restera cette année sous le million d'hectolitres pour la région... sans altérer sa qualité, promettent les professionnels.
Lundi prochain, le 20 septembre, les viticulteurs alsaciens et leurs vendangeurs s'attaqueront aux récoltes pour les vins tranquilles.