Le jeudi 14 décembre 2023, l'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est a demandé aux établissements de santé d'Alsace d'activer le "plan blanc" dans un contexte de pression hospitalière. Elle invoque l'épidémie de bronchiolite chez les nourrissons, entre autres.
L'Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est demande aux hôpitaux privés et publics d'Alsace d'activer leur plan interne "plan blanc" ce jeudi 14 décembre 2023, en raison d'une pression constatée dans les établissements de santé de la région ces dernières semaines.
Dans un communiqué, l'ARS indique avoir déclenché le plan de mobilisation territoriale en raison de plusieurs facteurs. La situation hospitalière est particulièrement tendue à cause de l'épidémie de bronchiolite chez les nourrissons, un nombre accru de personnes fragiles prises en charge pour la grippe ou le Covid-19, mais aussi le faible nombre de lits disponibles en sortie des services d'urgences.
Ce plan blanc permet aux directeurs d'établissements de mobiliser immédiatement tous les moyens dont ils disposent en cas d'afflux de patients ou pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle, fait savoir l'ARS.
L'ARS appelle à la mobilisation
Ce plan interne permet d'augmenter les capacités en lits pour les malades, d'ajuster la programmation des activités chirurgicales et médicales non urgentes et de réorganiser les plannings des personnels pour assurer la continuité des soins.
Dans son communiqué, l'ARS Grand Est appelle à la mobilisation de l'ensemble des professionnels de santé, y compris de ville, pour soutenir et renforcer les équipes hospitalières fortement sollicitées. L'agence régionale de santé demande à tout le monde d'appeler le 15 avant de se déplacer aux urgences.
À Strasbourg, FO saisit la justice
Cette activation du plan blanc intervient trois jours après la saisine de la justice par le syndicat FO des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) pour dénoncer la situation extrêmement tendue aux urgences. Dans la nuit du 12 au 13 décembre, 61 patients s'y étaient rendus, pour seulement 30 places disponibles.
"On a entre 200 et 220 passages aux urgences par jour à Strasbourg avec plus d'une centaine d'hospitalisations quotidiennes. La moitié d'entre elles le sont pour des patients de 75 ans ou plus", fait savoir Céline Dugast, directrice générale par intérim des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Elle dit constater la même évolution dans le service de pédiatrie due aux virus saisonniers.
"Le niveau de soin reste identique. Par contre, on demande au corps médical de reporter le cas échéant des hospitalisations qui étaient programmées et de permettre une libération des lits. C'est d'autant plus important que nous avons des patients qui restent aux urgences sans pouvoir en sortir à défaut de lits d'hospitalisation", détaille Céline Dugast.
"Les inquiétudes sont sur la suite de la période hivernale, c'est certain, et sur le début des vacances scolaires dans une semaine. Donc, je ne peux qu'appeler à la protection de la population, à la vaccination, que ce soit pour la grippe ou le Covid-19", insiste la directrice générale.
La solution du plan blanc n'en est pas une, car elle permet de répondre à un événement en particulier. Sur le long terme, ça n'apporte rien de plus.
Christian Prud'hommeSecrétaire général FO-HUS
Christian Prud'homme est le secrétaire général FO aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Son syndicat a saisi la justice le lundi 11 décembre pour mettre la lumière sur les difficultés de l'hôpital public. "Ce plan blanc, on ne peut pas dire que c'est à cause d'un pic hivernal. C'est d'une façon globale, le CHU qui n'arrive pas à répondre aux besoins de la population. La solution du plan blanc n'en est pas une, car elle permet de répondre à un événement en particulier. Sur le long terme, ça n'apporte rien de plus", regrette-t-il.