Depuis ce lundi 9 janvier 2023, les laboratoires de biologie médicale sont en grève contre la baisse de leur budget prévue par le gouvernement dans le budget de la Sécu. Dans certaines régions comme l'Alsace, 100% des labos restent fermés. Seules les analyses urgentes seront effectuées, voici lesquelles.
Pendant toute la semaine du 9 janvier 2023, la quasi totalité des laboratoires privés de France restera porte close. Les professionnels font en effet grève pour protester contre un rabais de leur budget inscrit dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PFLSS).
Seules les analyses dites "urgentes" seront effectuées lors de ce deuxième mouvement de grève. Lionel Barrand, président du syndicat national "Les biologistes médicaux - Les Biomed", apporte quelques précisions à ce sujet : "Nous continuons à travailler pour les urgences. Tout ce qui concerne les bilans de chimiothérapie, les bilans préopératoires, les bilans de dialyse ou les suivis d'insémination, nous les faisons toujours."
En un mot, toutes les analyses qui ne peuvent pas être décalées seront assurées : "En plus, ce sont les médecins qui disent si une analyse est urgente ou pas. Nos guichets restent fermés, mais nous acceptons les échantillons de l'extérieur. Un infirmier qui vient à l'accueil pour une urgence, on ne va pas le laisser dehors."
Pas d'analyse de routine
Les analyses qui ne seront pas faites sont celles dites "de routine", ajoute le biologiste : "Le monsieur qui vient avec son ordonnance qui date de trois mois pour une analyse de son taux de cholestérol, on ne le prendra pas. Pareil pour la personne qui arrive au débotté sans aucune ordonnance."
Concernant les tests PCR, les labos n'effectueront que ceux préopératoires, qui relève par définition de l'urgence, car impossibles à décaler. Pour les autres tests, il est toujours possible d'en faire un en pharmacie.
Nous ne voulons pas prendre les Français en otage !
Lionel BarrandPrésident du syndicat national "Les biologistes médicaux - Les Biomed"
Lionel Barrand continue : "Nous ne voulons pas prendre les Français en otage ! Nous connaissons la situation de l'hôpital, et on part vers un janvier noir pour notre système de santé. Mais si rien ne bouge et qu'on continue à vouloir couper dans notre budget, ce sont des années noires pour la médecine de proximité qui nous attendent."
Sept jours de grève
Le président du syndicat national concède que le mouvement tombe "à un très mauvais moment", mais qu'elle doit servir de prise de conscience pour les Français : "Quand un patient voit que son médecin est en grève, et que nous aussi, il doit se dire qu'il se passe quelque chose et que notre système de santé a un gros problème. Nous sommes solidaires des médecins."
La grève sera conduite jusqu'au dimanche 15 janvier inclus "sauf rebondissement", précise Lionel Barrand. En France, elle concerne 90 à 95% des laboratoires privés. Un chiffre qui monte à 100% en Alsace.