A Kembs (Haut-Rhin), un projet de maraîchage porté par l'Archipel, un tiers-lieu pédagogique, vient d'aboutir avec la première récolte de pastèques et melons. C'est la volonté d'un retour à l'autonomie alimentaire.
Ce sont les premières pastèques de Kembs (Haut-Rhin). Elles sont la fierté de Julien, le maraîcher, qui oeuvre dans ce champ d'un hectare et demi depuis le printemps. Il est parti de zéro, d'un ancien stade de football en friche depuis une quinzaine d'années. "Il a fallu tout broyer, couvrir avec des bâches pour éviter la repousse spontanée, et nourrir l'activité biologique du sol", raconte Julien Broual.
Le maraîcher fonctionne en bio. Dans son champ, il n'y a pas de labours, très peu de travail du sol, mais plutôt du compost et du bois broyé pour nourrir le sol.
La récolte s'annonce très bonne, boostée par le temps chaud et sec de l'été. Un pari gagné mais risqué car le climat alsacien est parfois capricieux. "Je vois ça comme un grand laboratoire", confie Julien. Un été frais et humide comme en 2021 n'aurait pas du tout plu aux cucurbitacées.
Mais au fait, pourquoi des pastèques ? "On ne pouvait pas faire pousser n'importe quoi cette année. Puisqu'on convertit une prairie en sol cultivé, on met le bazar dans la vie des sols, explique Julien Broual. Les variétés qui supportent bien ça sont les cucurbitacées. On a assuré le coup avec des courges d'hiver, et on a essayé les pastèques et les melons."
Pour les enfants du secteur
La production est destinée aux Kembsois et aux habitants des environs. La moitié de la production va aux enfants de la commune, à travers les cantines scolaires. L'autre moitié est proposée à la vente à l'épicerie collaborative de l'Archipel, un tiers-lieu pédagogique qui regroupe des collectifs et la commune de Kembs, et à des partenariats.
/regions/2022/08/22/6303939f3cca1_whatsapp-image-2022-08-22-at-12-01-29.jpeg)
Ce lundi 22 août 2022, quelques pastèques sont vendues à Solicook, une entreprise locale qui propose de la restauration collective. Les cucurbitacées seront offertes le lendemain aux enfants des centres aérés et crèches de Saint-Louis (Haut-Rhin). "On ne s'attend pas à trouver des pastèques ici, s'amuse le président de Solicook, Alain Fertet. Mais ça correspond bien à notre devise, de la fourche à la fourchette. On espère concrétiser ce premier partenariat avec d'autres produits."
Evidemment, le projet ne va pas en rester là. "D'autres variétés de produits sont prévus pour l'année prochaine", promet Brice Laloy, co-fondateur de l'association Colibris de Kembs, et conseiller municipal délégué à l'environnement. L'idée est de se diriger vers l'autonomie alimentaire. "Si on veut être autonome en alimentation sur Kembs, il faut cultiver 1600 hectares. C'est difficile aujourd'hui, mais on essaie d'avancer sur ce thème," convient Brice Laloy.
