En apprenant les conditions dans lesquelles est morte Naomi Musenga, Strasbourgeoise de 22 ans dont l'appel de détresse n'a pas été pris au sérieux, Véronique L. ne peut que repenser à la nuit cauchemardesque qu'elle et son mari ont vécue du 30 au 31 janvier 2017.
Quand Véronique L. a appris les conditions dans lesquelles est décédée Naomi Musenga cela a réveillé sa douleur. Cette Haut-Rhinoise travaillant dans le monde médical a du faire face à la même indifférence, dans la nuit du 30 au 31 janvier 2017. A 2 heures du matin, son mari se réveil hurlant de douleurs "j'ai mal à la tête", lui dit-il. Le voyant tituber et le corps se tordre, son épouse comprend : "Je suis dans le domaine [Véronique exerce une profession paramédicale, ndlr] j'ai reconnu les symptômes, il faisait un AVC".
Je tenais à témoigner que le cas de cette jeune fille n'est pas unique, son malheur a été d'être seule
Elle appelle le Samu. Mise en relation avec le médecin régulateur, elle indique que son mari fait un AVC et qu'"il meurt sur le canapé". "J'ai eu droit à la réponse: calmez-vous , donnez lui du paracétamol et appelez SOS médecin ". Véronique L. appellera les secours trois fois avant qu'une ambulance ne soit envoyée au domicile. Arrivent deux ambulancières sans médecin, incapables de transporter son époux dont le côté gauche, était entre temps, complétement paralysé "j'avais signalé son poids 115 kg pour 1,93 m". Elles [les ambulancières, ndlr] appellent donc du renfort mais toujours pas de médecin. Il est 3 heures quand son époux arrive aux urgences.
A 5h30 Véronique s'entendra dire qu'il n'y a rien à faire, que son mari n'a pas fait un AVC mais qu'il a un gros hématome dans le cerveau et qu'il est inopérable. Grâce à l'appui d'un ami cardiologue [Véronique L. n'apprendra que plus tard qu'il est intervenu, ndlr], son mari sera finalement transféré à Colmar et opéré. Il s'en remettra avant d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer du rein. Il décédera le 21 juin 2017.
Son mari n'est pas mort des suites des défaillances des secours, elle n'a donc engagé aucune poursuite. Si Véronqiue L. nous a interpellé c'est pour tenter de faire avancer les choses : "je tenais à témoigner que le cas de cette jeune fille n'est pas unique, son malheur a été d'être seule" .