Le mercredi 28 septembre, les chambres des notaires du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont rendu une étude sur la situation du marché immobilier. Tous les voyants sont aux verts, mais la hausse future de certains taux inquiète les experts.
L'immobilier alsacien n'a pas perdu de sa superbe, malgré la crise du covid ou l'inflation. C'est en tout cas les conclusions des notaires du Haut-Rhin et du Bas-Rhin réunis, mercredi 28 septembre, pour présenter leur étude sur le marché immobilier. Pour Maître Claudine Lotz, la présidente de la Chambre des notaires du Bas-Rhin, le marché alsacien est "résilient".
Dans un contexte de sortie de crise sanitaire, mais aussi d’inflation, comment se porte le marché immobilier alsacien ?
"Avec les événements de politique extérieure que l’on connaît, on s’aperçoit que, finalement, le marché en Alsace a bien tenu. Le nombre de transactions est équivalent à ce que l’on a connu l’année dernière et les années d’avant : environ 30.000 transactions par an dans tous les départements confondus. Le volume de ventes n’a pas non plus baissé. Le marché est donc résilient même si la géographie a un peu changé. Les gens cherchent d’autres types de biens et acceptent de quitter les grands centres urbains où l’on trouve peu de terrains et peu de maisons. On assiste corrélativement à un essor des villes moyennes."
Cela a forcément une conséquence sur les prix ?
"Les prix sont à la hausse avec un prix plus élevé pour les maisons que pour les appartements. On est sur une hausse très importante de l’ordre de 7 % alors que pour les appartements on est plutôt autour de 5 %, même si cela change selon les villes et les départements. Dans les villes moyennes comme Molsheim ou Sélestat, par exemple, on a des hausses de prix de plus de 10 %, c’est plus fort qu’à Strasbourg. Mais ce sont des évolutions qui sont positives. Les gens cherchent toujours à acheter. Dans des périodes difficiles comme celle-là, la pierre est toujours une valeur refuge dans l’esprit des gens."
Cela semble paradoxal, pourquoi les ventes augmentent si les prix augmentent aussi ?
"C’est parce que les gens ont toujours besoin d’acheter et veulent devenir propriétaires. Les Alsaciens peut-être encore plus que la moyenne française. Et aujourd’hui, les taux d’intérêt sont encore très bas, autour de 1,6 %. C’est toujours plus attractif d’être propriétaire que d'être locataire. Donc, c’est normal que l’engouement soit toujours là. Le désir des gens d’investir dans la pierre est toujours intact, voire plus important."
Donc tout va bien dans le meilleur des mondes ?
"Sur les perspectives, on est peut-être plus réservé. On attend de voir ce qu’il va se passer. Ce qui nous inquiète, c’est la hausse des taux d’intérêt. Et surtout cette fameuse question du taux d’usure. Mais, espérons-le, tout ça va être jugulé.
On a aussi de gros problèmes sur le logement neuf. On a moins de permis de construire, moins de mises en chantier d’immeubles, moins de terrains avec, en plus, toute la question autour de la pénurie du foncier et le prix des matériaux qui augmentent. Il n’y a pas assez d’offres de logements neufs et comme les maisons se sont bien vendues, il n’y a plus tellement de maisons en ventes, c’est la raison pour laquelle les prix ne baissent pas non plus."