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Insolite : à la découverte d'un jardin secret classé "remarquable", havre de paix au beau milieu d'une ville

Michelle Schneider, la propriétaire des Jardins de l'Escalier à Brumath (67)

Depuis cinquante ans, en plein cœur de la ville de Brumath (Bas-Rhin), au milieu des habitations, bordés par des routes passantes et une menuiserie, un jardin secret labellisé "remarquable" se développe et s'embellit malgré l'urbanisation : le jardin de l'Escalier, ouvert seulement cinquante jours par an.

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C'est l'Alsace Insolite ! Depuis la rue (très passante) de Pfaffenhoffen à Brumath (Bas-Rhin), commune de 10 000 habitants, impossible de savoir que derrière les habitations se cache un jardin remarquable de près de 3 000 m². Il est réputé notamment pour son potager. À la fin de la visite, il sera possible, si on réserve, de goûter aux légumes cuisinés du jardin.

Michelle Schneider nous attend. L'artiste-plasticienne siège devant l’ancienne menuiserie que tenait son époux et dans lequel elle concevait ses lithographies, estampes et peintures.

Le lieu n’est pas, ou mal connu : pas de promotion, pas de publicité. La propriétaire revendique "son droit à la tranquillité et celle de ses visiteurs" qu'elle veut absolument "protéger des interférences extérieures ou du surnombre". La labellisation "jardin remarquable" du ministère de la Culture la contraint à ouvrir au moins 50 jours par an au grand public, "alors, j'ouvre 50 jours par an, mais pas un de plus".

Flanqué sur la gauche, un imposant escalier en bois trône contre le bâtiment. C'est lui qui donne son nom au site : le Jardin et la Galerie de l'Escalier. Il conduit à plusieurs salles d’expositions réservées aux artistes qui viennent du monde entier dans ce lieu paisible, malgré l’environnement urbain.

Le jardin en lui-même se cache derrière une porte ajourée coulissante. "Au décès de Francis, mon époux, j'ai voulu tout envoyer valdinguer et m'enfuir. Mais le jardin que nous avions conçu ensemble a été pour moi une thérapie. Quand je suis dans le jardin, je sens sa force et sa présence. C'est pour cela qu'il est de plus en plus beau, je crois."

Parfois, il faut juste prendre ce que le vent nous donne, et l'élever.

Michelle Schneider

Le jardin s'ouvre sur un espace méditerranéen avec une collection d'agrumes en pots dans une allée gravillonnée. Le soleil tape fort sur les petits cailloux. La musique de l'eau dans une fontaine environnante place le visiteur en mode contemplatif. Immédiatement, ce sont les chants des nombreux oiseaux qui surprennent. Le bruit des camions s'est estompé. Des drôles de poules "de collection" picorent çà et là.

Influence japonaise

En s'avançant un peu, l’ambiance change : un sous-bois ombragé, cerné d'arbres sous lequel pousse une pelouse verdoyante et grasse. Les massifs de plantes et de fleurs sont imposants. Un pavillon japonais aux grandes baies vitrées et son jardin de thé font face à un solarium qui se transforme occasionnellement en agora ou en scène de plein air. "Le pavillon est parfois investi par des visiteurs qui veulent séjourner plusieurs jours dans le jardin. Ils y trouvent la paix et le repos" explique Michelle.

Le jardin de l'Escalier s'inspire des jardins japonais sans les copier. La volonté de Michelle Schneider est d’abord de faire pousser des plantes et des fleurs de nos régions. Mais elle précise : "le Japon est très important dans ma vie. J'y ai habité. J'ai une relation particulière avec sa culture et son mode de vie. C'est pour cette raison que les influences japonaises sont présentes partout dans mon jardin".

Nouvelle ambiance. Nous voici dans le fameux potager biologique. Une culture en carrés surélevés, exactement comme les jardins des moines au Moyen Âge. Michelle Schneider est particulièrement fière des variétés qu'elle fait pousser. Elle peut expliquer la présence et les raisons de chacune d'elles. Elle se montre intarissable sur le sujet.

"Regardez, ici, j'ai laissé faire la nature"

Pour se rendre au verger, il faut traverser des petits ponts de bois qui surplombent un bassin habité par de gros poissons et des nénuphars. Il est bordé d'une jolie pergola qui créé une transition romantique. Les différentes variétés de pommiers, poiriers, arbustes aux fruits rouges alternent avec les vignes. "J’ai voulu un représentant de chaque arbre de notre région, un peu comme dans l’arche de Noé, mais pour les fruitiers" explique la jardinière.

"Regardez, ici, j'ai laissé faire la nature". Un ban de fraisiers magnifiques se fait remarquer. "Parfois, il faut juste prendre ce que le vent nous donne, et l’élever".

Quand on fait la remarque à notre hôte que son jardin dégage une belle énergie positive et un sentiment de bien-être, elle explique naturellement que "ce sont les visiteurs qui déposent cette énergie. Ils passent de l’univers agressif de la ville à un environnement apaisé et sain. Le corps recouvre immédiatement ses instincts qui le lient à la terre et à la nature".

Des bancs laissent la possibilité aux promeneurs de laisser divaguer leur esprit. "Il n'est pas rare que des visiteurs viennent ici avec un livre à la main. Je crois que c’est l’endroit le plus tranquille de la ville. Moi, je ne m’assois jamais ici sinon j’y reste des heures et le travail dans le jardin n'est pas fait" affirme Michelle.

Cérémonie de thé

À la fin de la visite, la tradition est de découvrir les expositions artistiques du moment. Ce sera l’occasion de discuter avec les artistes qui présentent leurs travaux en caressant les chats qui se prélassent devant les carreaux de l'ancienne menuiserie.

L’atelier est aujourd’hui devenu la cuisine. C’est là que Michelle Schneider propose des cérémonies de thé ou des dégustations de thé. Elle explique qu'il faut faire des "pschiit" avec sa bouche lorsqu'on achève sa tasse afin de faire savoir que le moment a été apprécié.

Des stammtisch improvisé ont régulièrement lieu entre les visiteurs, dans lesquels il est possible de discourir en alsacien.

C'est l'exposition "Promenade dans le jardin des ombres" de Joseph Bey qui inaugure la saison 2024. L'artiste mulhousien connu pour ses "noirs cosmiques", né en 1955, axe sa recherche sur la révélation de la lumière en se confrontant à sa matière et à sa profondeur.

Le jardin et la galerie de l’Escalier sont ouverts jusqu'à fin septembre seulement les après-midi, du vendredi au dimanche, de 14 h à 18 h. Le prix d'entrée est de 5 euros (3 euros en tarif réduit). L'argent récolté sert à entretenir le site qui est un lieu privé. La visite dure entre une demi-heure et une heure et demie.

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