INSOLITE. Bas-Rhin : un bunker de la Seconde Guerre mondiale restauré par un retraité

Un Steinseltzois de 68 ans a remis à neuf un bunker créé en 1940. Près de trois mois ont été nécessaires à ce passionné de la ligne Maginot pour redonner vie à l'ouvrage.

C'est un hobby quelque peu inattendu. Gérard Pilvin, un habitant de Steinseltz, a achevé en septembre la rénovation d'un bunker datant de la Seconde Guerre mondiale. Une vieille passion pour cet originaire de Lauterbourg : lorsqu'il était enfant, il "jouait dans les fortifications de la ligne Maginot, je l'ai toujours aimé", explique-t-il.

Celle qu'il vient de retaper est massive, environ cinq mètres de large sur trois de haut d'après ses estimations. "Le bunker a été construit en 1940, peu de temps après que les gens du village sont partis dans le sud pour fuir la guerre, détaille le retraité de la chimie. Quand ils sont revenus, ils ont découvert cet ouvrage." En s'installant à Steinseltz en juin 2020 pour se rapprocher de sa fille, l'idée de la restauration germe rapidement, lui qui "est depuis toujours fasciné" par la ligne Maginot :"Je respecte énormément ceux qui l'ont créé."

Sept kilos de peinture

Avant d'entamer les travaux, Gérard doit contacter le propriétaire, l'un des adjoints du village. Le bunker appartient à sa famille depuis des décennies. Il n'y voit aucune objection, bien au contraire. Courant juillet, le passionné de grand air commence alors à défricher la fortification, à 200 mètres de chez lui. Très vite, Gérard se décourage pendant quelques jours, "parce que c'était dur au début".

Une fois requinqué, il passe le karcher pour nettoyer la surface du bunker, puis entreprend de repeindre les quatre faces de l'ouvrage. Pas moins de sept kilos de peinture blanche, mélangée à un colorant "pour avoir une jolie couleur gris-pierre", précise Gérard, ont été nécessaires pour recouvrir entièrement le monument. 

L'intérieur a été un peu plus pénible, même s'il savait "que ce serait le plus compliqué". Avec le temps, de nombreuses personnes ont visité le bunker, en y laissant parfois des objets… incongrus. Pêle-mêle, Gérard explique y avoir trouvé une charrette alsacienne d'époque, de vieux pneus ou encore un lavabo ! De quoi faire quelques aller-retour à la déchetterie au propriétaire du bunker.

Environ 300 euros de frais

Gérard a finalement consacré près de trois mois à cette restauration, "même si j'ai perdu du temps en papotage", s'esclaffe-t-il. Et à moindre coût : environ 300 euros de peinture ont été nécessaires, des frais partagés entre le retraité et le propriétaire. La touche finale ? Un gravillonnage, quelques plantations de pensées et de rosiers, mais surtout une plaque portant la mention "1940" et une autre tricolore. "Je suis un peu patriote", avoue Gérard.

"Quand j'ai fini de le retaper, je l'ai regardé et je me suis dit 'il est quand même pas mal ce bunker'", déclare le retraité de 68 ans, hilare. Il est sûr que ce coup de neuf attirera les foules : "Avec tous les touristes en été, ça devrait ramener du monde !"

Après cette rénovation, Gérard ne compte pas s'arrêter là. Il a déjà jeté son dévolu sur une autre fortification, "un peu plus enterrée", confie-t-il. Avant d'entreprendre sa nouvelle œuvre, le Steinseltzois doit tout d'abord découvrir qui est le propriétaire.

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