INTERVIEW. Clovis Cornillac présente son nouveau film en partie tourné en Alsace, "Couleurs de l'incendie"

Le dimanche 30 octobre 2022, l'acteur et réalisateur Clovis Cornillac était à Strasbourg pour présenter son nouveau long-métrage "Couleurs de l'incendie". Un film qu'il a tourné en partie dans la capitale alsacienne, mais aussi ailleurs en Alsace.

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Clovis Cornillac présente en ce moment Couleurs de l'incendie, son nouveau film adapté du roman de Pierre Lemaitre. Il raconte l'histoire de Madeleine Péricourt, qui reprend en 1927 les affaires de son père défunt, et qui va rencontrer de nombreux obstacles, dans une période où le totalitarisme gagne l'Europe.

Dans plusieurs scènes, on retrouve des lieux bien connus des Alsaciens. Clovis Cornillac était l'invité du journal du soir du 30 octobre 2022. Pour France 3 Alsace, il revient sur le tournage du long-métrage.

Couleurs de l'incendie nous plonge dans les années 1930, en pleine montée du totalitarisme. C'est surtout un parcours de femme vraiment puissant. Qu'est-ce qui vous a donné envie de porter à l'écran ce drame d'époque ?

"Beaucoup de choses, mais d'abord l'écriture de Pierre Lemaitre. J'aime énormément cet auteur et dans ces derniers romans, il a une sorte de souffle très épique et aventureux en parlant de beaucoup de thématiques. Mais aussi spectaculaire. Et l'idée pour moi de faire des films grand public populaire mais pas stupide, c'est un rêve depuis que je fabrique du cinéma. C'est ce qui m'a fait aller au cinéma. C'est ce qui me donne envie d'y retourner

Le cinéma, c'est un endroit où on peut se retrouver parce que il y a plein de choses à prendre pour chacun d'entre nous. Et en même temps, tu y vas parce que tu vas au spectacle. Et cette notion-là, pour un réalisateur, c'est génial de pouvoir l'aborder."

Dans le film, plusieurs scènes ont été tournées en Alsace. On peut apercevoir dans la bande-annonce des rues de Strasbourg, le palais du Rhin qui figure le ministère de l'Air allemand. Le tournage a eu aussi lieu à Riquewihr, à la gare de Sentheim... Pourquoi l'Alsace ? Et qu'est-ce que vous gardez de ce tournage sur nos terres alsaciennes ?

"Ce que j'en garde, c'est un moment absolument formidable parce qu'on a été accueilli un peu dans l'urgence. Et franchement, on a eu des partenaires ici qui ont été remarquables. 

Moi ça fait longtemps que je viens à Strasbourg, j'y ai joué au théâtre, c'est une ville de culture. Et donc c'est un endroit que j'aime beaucoup. J'étais enchanté de pouvoir filmer dans la région et à l'intérieur de Strasbourg ! C'est-à-dire que c'était pas du tout un problème. Il y a des endroits comme ça que tu as envie de filmer, comme des personnages. Et à Strasbourg et même plus largement dans la région, il y a plein d'endroits qui sont absolument remarquables, et des gens adorables."

Pour les besoins du film, une locomotive de 1901 de l'association alsacienne Train Thur Doller Alsace a été utilisée. C'était important d'avoir des trains d'époque, de coller au plus près à l'Histoire avec un grand H ?

"Ah oui ! Si on se lance dans un film d'époque, on se doit d'être dans l'époque. Après, souvent dans ce genre de films, on ne pense qu'à la date précise du film. C'est à dire que si ça se passe en 1929, on se demande comment les gens étaient habillés en 1929. Mais ils étaient habillés comme en 1870 aussi ! On n'est pas à la mode du jour.

Et souvent pour les gens, que ce soient les véhicules où autres, c'est forcément tout à la mode du jour. Comme si nous, on était là aujourd'hui en 2022 avec que des fringues de 2022, alors que ce n'est pas vrai. Et les décors, c'est pareil. Donc il faut aussi travailler sur l'histoire de l'endroit."

J'ai pu faire des plans sous la locomotive pendant qu'elle roulait.

Clovis Cornillac

Et pour revenir sur la locomotive, l'association était super. Parce que j'ai fait des plans que normalement je n'avais pas le droit de faire. Puis on s'entendait bien, du coup j'ai pu faire des plans sous la locomotive pendant qu'elle roulait. C'était fabuleux, un super moment."

Cet après-midi, vous avez reçu un très bel accueil du public strasbourgeois. C'est le cas depuis le début de la tournée. C'est quelque chose d'important ? 

"Oui, c'est fabuleux ! Moi, je fais du cinéma pour le partager, et depuis le début de la tournée (ça va faire un peu plus d'un mois maintenant), je fais des fois deux ou trois villes par jour.

Et de rencontrer le public, voir que ton film est partagé, que les gens en parlent et de savoir qu'ils ont passé un bon moment comme aujourd'hui à Strasbourg, c'est gratifiant. Mais c'est surtout cette notion de se dire qu'on a du sens de faire du cinéma, parce que manifestement on se rencontre."

Couleurs de l'incendie sort en salles le mercredi 9 novembre.

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