"Je rêve que le Salon de l'agriculture fasse véritablement l'effet d'un électrochoc", rencontre avec un éleveur sur le départ pour Paris

Qui dit vallée de Munster, dit fromage et vaches vosgiennes. Cette année, Nicole représentera la race bovine emblématique du massif au Salon de l’agriculture. Rencontre avec Florent Campello qui compte sur son ambassadrice pour mettre en valeur la région et le savoir-faire fromager.

Avec sa famille, il vit toute l'année au rythme de ses vaches à la ferme du Rothenbach à Mittlach (Haut-Rhin).  Et c'est dans la cave d'affinage que nous retrouvons Florent Campello. Il y lave les munsters en compagnie de son épouse Anne-Marie. "On les lave tous les jours, été comme hiver. Il faut compter 21 jours d'affinage pour un Munster."

Un Munster qui fait la fierté et la renommée de tout un massif. Cité pour la première fois dans des écrits entre 1450 et 1480, il servit de monnaie d'échange entre la vallée de Munster et la ville de Strasbourg et a conquis, au fil des siècles, les palais de nombreux consommateurs à travers le monde. Un fromage fabriqué avec le lait de la race vosgienne, emblème de toute la vallée de Munster. Un fromage qui aura toute sa place au Salon de l'agriculture. 

"Je rêve que le Salon de l'agriculture fasse véritablement l'effet d'un électrochoc. Ce sont les consommateurs qui décident de l'avenir de l'agriculture" estime Florent Campello qui nous a emmené dans son étable pour y découvrir Nicole, la Vosgienne avec laquelle il part à Paris. "C'est une de nos plus belles vaches. Elle a une robe magnifique, une bonne morphologie. Elle a vraiment fière allure." Il participera évidemment au concours de la race le 1ᵉʳ mars.

Florent Campello est un fervent défenseur de la Vosgienne. La race aurait pu disparaître après les guerres du 20ᵉ siècle si des passionnés n'avaient pas tout fait pour la maintenir vivante et ainsi pérenniser les chaumes et leur écosystème. Une histoire à découvrir au sein de la Maison du fromage de Gunsbach. Une tradition fromagère pour laquelle se bat l'éleveur qui est également le président de l’organisme de sélection de la race bovine vosgienne. Pour lui, il faut un nouveau modèle agricole dans lequel le rôle du paysan serait reconnu. "Un paysan nourrit la population et façonne notre patrimoine". Un message qu'il espère partager avec le plus grand nombre dans les allées du salon.