Ce matin, la chambre commerciale du tribunal de Saverne a placé l'entreprise Caddie en redressement judiciaire. Basée à Dettwiller, elle emploie 110 personnes. Une nouvelle audience est prévue le 2 juillet.
La nouvelle est tombée ce matin après une audience qui aura duré moins d'une heure devant la chambre commerciale du tribunal de Saverne : l'entreprise Caddie basée à Dettwiller a été placée en redressement judiciaire.
"Il va falloir chercher d'autres repreneurs, explique Pierre Dulmet, avocat du CSE. Et chercher peut-être d'autres pistes que les chariots. Nous avons un savoir-faire, des machines. Je ne peux pas vous dire quelles sont les causes du redressement judiciaire. Je sais qu'une partie de la production est partie en Pologne. Est-ce que l'on pourrait faire revenir cette production ? Dans tous les cas, on a un mois pour essayer de trouver une solution. Une solution pérenne. La dette URSSAF serait de 750 000 euros, mais je n'en sais pas plus. "
Une reprise en 2022 par un consortium d'investisseurs
Le 10 avril dernier, les membres du CSE avaient appris que le fabricant de chariots faisait l'objet d'une procédure d'alerte déclenchée par le commissaire aux comptes, soit deux ans après la cession de Caddie à un consortium d'investisseurs mené par l'entrepreneur Pascal Cochez, originaire de Valenciennes. Une reprise qui avait suscité beaucoup d'espoir et de soulagement chez les 110 salariés. Des salariés qui sont évidemment déçus aujourd'hui à nouveau dans l'incertitude.
"C'est très difficile pour les salariés, laisse tomber un représentant de la CFDT. Encore un redressement... Dans une carrière, ça n'est pas normal de connaître quatre fois un redressement judiciaire. Le moral est au plus bas. Il y a deux ans, on avait beaucoup d'espoir. Mais aujourd'hui on se retrouve encore au tribunal. De notre côté, on a tout fait, on a fait le job. On va essayer de rester positifs. L'espoir, il faut toujours en avoir..."
L'arrêt de la production des chariots en plastique
En janvier 2022, l'entreprise avait été placée en redressement judiciaire pour la troisième fois en dix ans. Un an après, l'entreprise avait annoncé l'arrêt de sa production de chariots en plastique afin de se concentrer sur la production de chariots en métal. Cette production représentait 10% de son activité. La direction avait mis en avant des arguments environnementaux, les chariots en métal ayant l'avantage d'être recyclables. "Une décision stratégique, prise dans l'intérêt de tout le monde : la planète, le client et nous", avait alors déclaré Jonathan Bertrand, le directeur de la société. Un arbitrage également économique, la production des chariots en plastique étant alors jugée plus coûteuse que ceux en acier.
Quelque 100 000 chariots sortent chaque année de l'usine de Dettwiller. Fin 2023, un ralentissement de l'activité avait déjà conduit la direction à recourir au chômage partiel. Une nouvelle audience est prévue le 2 juillet. Pour l'instant, aucun repreneur ne s'est fait connaître.