Rund um. Le parc de l'Orangerie, à Strasbourg, est le lieu de travail de Christian Graff depuis quarante ans. Ce jardinier est responsable du fleurissement, à la tête d'une équipe de 7 personnes. Rencontre avec un passionné de fleurs juste avant sa retraite.
Le jour n’est pas encore levé. Pourtant, Christian Graff est déjà derrière son bureau. Car pour ce responsable d’une équipe de jardiniers, il s’agit de gérer les plannings et de consigner toutes les tâches par écrit, à la main, dans ses cahiers A4. « Je m’occupe un peu des archives du service. Quiconque me demande ce qui a été fait un jour précis, obtient la réponse… Tout est consigné là, noir sur blanc ! » explique-t-il fièrement. Dans son bureau, qu’il partage avec d’autres collègues, des photos en noir et blanc décorent les murs - des souvenirs de 40 ans de carrière passés à l’Orangerie.
"Il réussit toujours ses massifs"
Aux espaces verts de la Ville de Strasbourg, dans ce service, les jardiniers paysagistes s’occupent de l’entretien du parc, mais aussi de ses abords. A savoir, 26 hectares. Christian Graff, arrivé dans sa vingtaine après une formation d’horticulteur, connaît le parc de l’Orangerie dans ses moindres recoins. Depuis quelques années, il est même responsable du fleurissement, surtout aux abords du Pavillon Joséphine. « Il réussit toujours bien ses massifs, le mélange de couleurs », nous dit sa responsable, Audrey Klein. Elle ne tarit pas d’éloges sur ce jardinier, souvent joyeux, muni de sa vieille bêche usée pour moitié, « très pratique pour les massifs », explique-t-il.
Travailler à l'Orangerie, un prestige
Pour lui, comme pour son adjointe, Sylvie Wintz, travailler à l’Orangerie relève du prestige, même si le métier, exposé à tous les aléas climatiques, n’est pas toujours facile. Alors, quitter ce parc pour prendre sa retraite, fin novembre, lui fait un pincement au coeur. Même si l’Orangerie restera présente pour lui au quotidien, jusque sur la façade de sa maison… sous la forme d’une fresque, peinte en couleurs par son beau-frère il y a quelques années.
Ce qui manquera sans doute aussi à Christian, c’est la pause collation quotidienne de 9h, et sa tranche de saucisse accompagnée de moutarde, de pain, et de rigolades avec les collègues. Ou encore, ses petits tours dans les serres de l’Orangerie, à la recherche des pensées, dahlias ou hibiscus à larges fleurs qu’il a commandés quelques mois auparavant. « Je le connais depuis longtemps, il est précis et sait ce qu’il veut ! » nous confie Jean-Michel Heller, responsable des serres. Ce goût du travail bien fait, de la haie bien taillée, il lui fera honneur, désormais, dans son propre jardin, à Ittenheim.