La Collectivité européenne d'Alsace dégaine un plan à 3 millions d'euros pour lutter contre les déserts médicaux

Trois millions d'euros par an sur quatre ans pour tenter de lutter contre les déserts médicaux : la Collectivité Européenne d'Alsace vient d'adopter un plan sur lequel elle travaille depuis deux ans, affichant une volonté de s'investir sur ce sujet qui touche de plus en plus d'alsaciens.

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C'est une première pour la CEA, la Collectivité Européenne d'Alsace : un plan santé, rendu possible grâce aux nouvelles compétences attribuées aux départements par la loi de "simplification de l'action publique locale" du 21 février 2022. Depuis, la CEA a donc planché sur une feuille de route qu'elle vient de présenter, chiffrée à 3 millions d'euros par an pendant quatre ans. Objectif : lutter contre les déserts médicaux.

Les chiffres en effet commencent à devenir préocupants, et c'est le Président de la CEA lui-même qui en convient : "Environ 219.000 Alsaciens rencontrent des difficultés d'accès aux soins de premier recours. Cela représente 11,5% de la population régionale. C'est moins que la moyenne nationale, 18%, certes, mais avec le vieillissement démographique en cours, si on n'agit pas en amont, on sera dans la même situation rapidement"  a déclaré Frédéric Bierry lors de la présentation de ce plan.

Toutes les projections montrent que la situation ne va pas s'arranger. Un quart de la population en Alsace a plus de 60 ans, et côté médecins, beaucoup atteignent également l'âge de la retraite, sans que la relève ne soit assurée. Le numérus clausus dans les écoles de médecine est toujours restreint.

Opération séduction

Face à la pénurie de médecins, l'Alsace doit se positionner comme un territoire attractif. Mais comment faire pour que les jeunes internes décident de s'installer ici, et pas ailleurs? Parfois, en facilitant leur installation : aide à l'acquisition de l'équipement médical, loyers offerts etc.... Mais la formule a des limites. " On ne les achète pas, ça ne marche pas" affiirme Karine Pagliarulo, vice-présidente de la collectivité européenne d'Alsace à la santé.

Il faut un package, c'est à dire un bon cadre de vie : un environnement avec une offre culturelle, sportive, des structures pour les enfants, des possibilités de mobilités". 

Voilà pour les besoins basiques, mais ce n'est pas tout : " ils ne veulent pas non plus une patientèle de dingue, avec des journées de travail sans fin" dit-elle. Or, par définition, un désert médical est un secteur sans médecin. Et celui ou celle qui viendra sera forcément très sollicité (e). D'où l'idée de favoriser l'installation d'équipes médicales, incluant des infirmieres, et des personnels para-médicaux. "C'est de la dentelle" explique Karine Pagliarulo. "Il faut répondre au cas par cas, en fonction des demandes et en lien avec les maires".

Mieux vaut prévenir...

L'adage est bien connu : mieux vaut prévenir que guérir. Le plan Santé de la CEA compte un important volet prévention, auprès de toutes les tranches d'âge et en particulier les jeunes, confrontés de plus en plus à des pathologies d'obésité et de diabète précoce: un état des lieux est en train d'etre mené, et sera renforcé dans tous les collèges, afin d'identifier les profils à risque, et leur proposer un accompagnement. 

De même pour les personnes âgées et/ou handicapées, la CEA veut accentuer le soutien aux associations qui interviennent pour favoriser leur autonomie.

La collectivité souhaite par ailleurs investir dans les soutions qui permettent d'aller à la rencontre des populations éloignées des centres de soin. C'est le cas notamment d'un bus qui se déploie partout dans le Bas-Rhin, avec à son bord un cabinet médical ambulant. Dans le haut-Rhin, c'est un camion équipé d'un appareil de mammographie et d'un fauteuil de gynécologie qui sillonne les villages, en fonction des besoins répertoriés par l'Assurance Maladie.

Des outils pour pallier au manque de personnel médical, mais qui ne sont certainement pas une solution définitive, et en particulier en Alsace, frontalière avec la Suisse et l'Allemagne. Trop souvent, les jeunes en fin d'études décident de s'installer là ou les rémunérations sont les plus intéressantes. Et face à cela, la CEA ne peut rien. 

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