L’église de Gerstheim, dans le Bas-Rhin a brûlé en 2011. Pour sa reconstruction, des artistes contemporains ont été sollicités. Parmi eux : le mosaïste Gérard Brand. En plus des œuvres spécialement créées pour l'édifice, il y expose ses créations jusqu'au 18 août.
En 2011, l'église Saint-Denis de Gerstheim, dans le Bas-Rhin, a subi un incendie. Seuls quelques murs sont restés debout. Il a fallu tout reconstruire. Plusieurs artistes ont été sollicités afin de lui redonner des couleurs, dont Gérard Brand. "J'ai tout de suite essayé de récupérer des éléments sauvés des flammes, explique l'artiste. Et je les ai intégrés dans une mosaïque derrière l'autel. "
Il y a 13 ans, l'artiste originaire d'Obernai tombe sur un article de presse relatant le sinistre. Il appelle aussitôt le curé de la paroisse. "Je lui ai immédiatement demandé si je pouvais récupérer le plus d'objets possible, poursuite Gérard Brand. Lorsque je suis arrivé, j'ai vu des objets sacrés. J'ai pensé que tous ces éléments pourraient servir à raconter l'histoire de cette église, et celle des paroissiens".
Le résultat est une immense mosaïque installée derrière l'autel. "Si je devais vous énumérer tous les objets que j'ai trouvés, on en aurait pour un moment. Je les ai replacés, mis en scène. Ici, on a la burette pour poser l'encens et le missel, un élément très important, c'est le dernier témoin de l'ancienne église avant le sinistre. Il y a des hommes debout, des enfants. Ils attendent la résurrection. C'est ça, la thématique. Le rouge, le feu, le foncé, le brûlé. Et puis vous avez le ciel, l'éclaircie. Cette gradation de couleurs qui va vers la résurrection" ajoute l'artiste.
Le travail de toute une vie
Dans cette mosaïque, il y a finalement le travail de toute une vie. C'est bien connu, un artiste a parfois plus de facilités à parler de lui à travers ses œuvres qu'avec des mots. Gérard Brand n'échappe pas à la règle. "J'aimerais que les jeunes retrouvent la beauté d'un trait, la perfection d'un arrondi, meulé ou façonné à la main, confie-t-il. C'est ça mon message: reconnaître le beau travail, l'histoire que l'on a envie de transmettre. Un artiste est obligé d'éclater son image. Après, elle sera perçue par d'autres personnes qui la reçoivent. "
Dans cette église qu'il n'a cessé d'arpenter, brûlée puis reconstruite, il a aussi déposé d'autres messages, jusqu'au 18 août. D'autres œuvres, entre mosaïques et vitraux, qui se sont coulés naturellement dans le décor. Lumineuses, colorées, éclatantes. Loin du sinistre et des cendres.