Le boom des salles d'escalade : "la France est leader mondial du secteur"

Rien qu'en Alsace, une douzaine de salles d'escalade ont ouvert ces dix dernières années : le succès a mis du temps à venir, mais aujourd'hui, la France domine ce secteur. L'escalade, que le grand public a découverte aux Jeux olympiques, étale ses vertus, sportives et sociales, et attire de plus en plus d'adeptes.

C'est la petite nouvelle des salles d'escalade strasbourgeoises, la 6e à avoir ouvert ses portes, à la rentrée 2022 : Bloc en stock surfe, dans son quartier de la Meinau, sur le succès fou de l'escalade de bloc, qui s'est laissée découvrir du grand public aux Jeux olympiques de Tokyo, et qui sera bien là à Paris. Le principe : des structures de faible hauteur, évidemment agrémentées de prises en tous genres, et qui se grimpent sans être encordé, offrant donc une grande accessibilité.

"On est totalement libres, autonomes, il n'y pas besoin d'avoir un binôme avec soi pour s'assurer, comme sur des voies, on vient donc quand on veut, expose Valérie Trog-Grillet, la patronne des lieux. Cette discipline est très accessible, y compris pour des grands débutants, et jusqu'aux très bons grimpeurs. Il y a un nombre illimité de possibilités, de niveaux de difficulté, et un grand renouvellement des blocs."

Autant d'atouts qui élargissent en effet le public des habitués. "On voit souvent des chaussons de location aux pieds des grimpeurs, ce qui montre que ce sont des débutants, qui sont en test, note Valérie. Il y a déjà un bon public sur Strasbourg, mais il y a encore du potentiel."

1998 : ouverture de la 1e salle à Strasbourg

Ophélie et son amie Léa découvrent les lieux pour la première fois, et s'en accommodent très vite, passant d'un bloc à l'autre. "Nous grimpons d'habitude en voie, dans la salle voisine, Roc en stock. On a eu envie de tester." Roc en Stock qui fût en 1998 la première salle à ouvrir en Alsace, sous l'impulsion du mari de Valérie, Ghislain.

Les deux salles, voisines, permettent aujourd'hui de développer l'offre pour valoriser deux disciplines complémentaires, bloc et corde. Abonnements partagés sur les deux structures, bars et petite restauration, tout est fait pour fidéliser la clientèle.

"L'escalade a beaucoup de vertus : c'est ludique et bon pour la santé, un peu de force, un peu de souplesse, de la combativité, et c'est très convivial, avance Ghislain Brillet. Ce sont de vrais lieux de vie, où on se rencontre. Et puis c'est un sport égalitaire, inclusif, ça véhicule des valeurs intéressantes, autour de l'esprit de cordée, on compte sur son partenaire."

Et l'entrepreneur de revenir sur son parcours, qui a lui aussi exigé de la combativité : "j'ai fait partie des précurseurs. J'étais seul dans tout l'Est pendant de très longues années, il a fallu se battre pour imposer cette nouvelle pratique, explique l'entrepreneur. L'escalade était une discipline de pleine nature, de club..."

Il a fallu convaincre les grimpeurs de venir dans des salles installées dans des friches industrielles. Il fallait payer, et c'était nouveau aussi. 

Ghislain Brillet, patron de la plus ancienne salle d'escalade de Strasbourg

Mais petit à petit, même pour les puristes, le bloc, les voies en salle, sont devenus de très bons outils pour s'entraîner, pratiquer, y compris en hiver. C'est devenu le plus indoor des sports outdoor!

L'Alsace dynamique, la France leader mondiale

Aujourd'hui, sa salle compte 800 abonnés. Et cohabite avec une petite douzaine d'autres structures en Alsace, à Strasbourg, Mulhouse, Colmar, mais aussi Molsheim et Haguenau. "Nous sommes une région dynamique sur ce créneau, et nos pays voisins, les Allemands, les Suisses, qui sont des grimpeurs, nous regardent avec beaucoup d'intérêt."

Depuis Strasbourg, Ghislain Brillet, a pris la tête de l'Union des salles d'escalade, qui regroupe les professionnels de ce secteur très dynamique. "On est sur des croissances à deux chiffres depuis 10 ans. On est leader mondial, on a le réseau le plus structuré au monde, avec 200 salles pour 2 millions de pratiquants. Une quarantaine de salles vont ouvrir en 2023, et on s'exporte."

L'escalade, un virus qui s'attrape dès le plus jeune âge. A Bloc en stock, Valérie et ses équipes organisent de la "baby grimpe" dès deux ans.

Les enfants, public cible

A Vendenheim, Hapik a ouvert un espace presque exclusivement dédié aux enfants, de 4 à 12 ans... même si leurs parents finissent parfois aussi par se laisser séduire par les voies colorées et les parcours en hauteur. Comme pour l'accrobranche, les petits sont sécurisés en autonomie et chacun va où il veut. Laurie et ses copines ne savent plus où donner de la tête. La petite fille a choisi de fêter là ses 7 ans.

"La première fois que j'ai commencé à grimper, je n'y arrivais pas trop... mais je voulais revenir! On peut s'amuser et ça fait du bien de grimper : plus on grimpe et moins on a le vertige!". "Pour apprendre à se canaliser, à réfléchir au meilleur chemin à prendre, pour les enfants qui ont tendance à se précipiter, c'est vraiment bien, renchérit sa maman Sandra. Au début, on n'y arrive pas, on s'énerve... et puis on apprend à persévérer!" 

Cette société est née à Grenoble en 2017, elle a ouvert 17 salles en 5 ans. Goûters d'anniversaire, cours réguliers, stages pendant les vacances scolaires, la clientèle des petits adhère. "On a tout de suite beaucoup de monde, d'abord des curieux, devenus des habitués, explique François De Rocher, le gérant de cette salle. Le bouche-à-oreille fonctionne à merveille, pour les anniversaires notamment. On peut avoir jusqu'à 350 grimpeurs sur la journée!"

Et qui commence à grimper à 4 ou 5 ans a des chances d'avoir envie de continuer : de quoi garantir un bel avenir à toutes ces salles d'escalade.

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