"Les premières culottes pesaient 786 grammes, et un string n'en pèse que 18 !", retour sur la folle évolution de nos sous-vêtements

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Sujet Rund Um en alsacien sous-titré ©France Télévisions

À l'occasion de la Saint-Valentin, fête des amoureux, intéressons-nous aux dessous de nos dessous. Confortables, sexy, colorés ou plus sobres, les sous-vêtements suivent les tendances et les envies de la société. Depuis les premières culottes fendues de nos ancêtres jusqu'aux derniers modèles produits par Wolf Lingerie, un fabricant alsacien, petit historique de notre lingerie.

En cette période de fête des amoureux, les couleurs de sous-vêtements les mieux vendus sont le rouge et le noir. "Des classiques", confirme Fabienne Baehr, styliste-modéliste chez Wolf Lingerie, un fabricant alsacien installé à La Wantzenau. "Ce qui se vend bien aussi, ce sont les modèles en Lurex, avec des coloris cuivrés, argentés, ou dorés. Ou ceux qui présentent des transparences, pour laisser entrevoir la peau, avec des motifs façon tatoo", poursuit-elle. 

L'entreprise de 180 salariés, créée en 1947, développe deux marques phares : "Sans complexe", destinée aux poitrines généreuses, et "Billet Doux", destinée, au contraire, aux petits bonnets. Les collections, vendues en grandes et moyennes surfaces, sont imaginées dans le Bas-Rhin, mais fabriquées en Asie ou dans d'autres pays européens, comme le Portugal. La politique étant, de proposer des prix abordables et des soutiens gorges confortables. Mais toujours, d'après Fabienne, "avec une touche de fantaisie" comme un laçage ou un petit accessoire décoratif.

Si le fabricant sort 300 modèles chaque année, le bestseller reste le modèle "Arum", avec de la dentelle et un laçage sur le devant du soutien-gorge. Derrière sa machine à coudre, Marlène Kannapel, nous en montre l'assemblage. "On n'imagine pas combien de parties différentes comporte un soutien-gorge", nous dit-elle. "Rien que sur celui-là, il y en a 21 à coudre ensemble, au millimètre près. Car il s'agit, une fois encore, de garantir le confort des clientes."

Culottes fendues et corselets brodés

Le confort avait tendance à primer aussi voilà deux siècles, à voir les culottes fendues, portées à partir de 1850. A la Maison du Kochersberg, musée de Truchtersheim, la bénévole Marie-Claire Burger nous donne un aperçu des sous-vêtements anciens conservés dans les réserves. "Au tout début, pendant des siècles, que l'on soit noble ou pauvre, on se baladait sans rien, les fesses à l'air. Puis, on raconte qu'une danseuse de l'Opéra de Paris a eu une mésaventure, suite à laquelle elle s'est retrouvée nue sur scène. Il a alors été décidé que les artistes et les prostituées allaient porter des culottes fendues, ouvertes pour leur permettre de satisfaire leurs besoins naturels debout", nous explique-t-elle. Auparavant, seule Catherine de Médicis portait de telles culottes fendues ; un privilège, car la reine montait à cheval et voulait protéger ses parties intimes.

La lingerie féminine n'a ensuite cessé d'évoluer. Les culottes, qui descendaient jusqu'aux chevilles, ont été progressivement raccourcies pour éviter "les maladies qui montaient du sol, d'après les croyances", selon Marie-Claire. Puis, après la Première guerre mondiale, elles ont été fermées pour raisons d'hygiène. Pour ce qui est du maintien de la poitrine, les femmes portaient des corselets au-dessus de leurs vêtements, jusqu'au 19ème siècle. Les différences de coupe et de couture permettaient d'indiquer la religion, catholique ou protestante, de la demoiselle. Le but étant d'éviter de courtiser une jeune fille d'une autre confession que la sienne... Et si "les premières culottes pesaient 786 grammes, un string n'en pèse que 18 !".

Le chic de chaque époque

Les matières sont progressivement devenues synthétiques. Certaines, comme le nylon, ont été une petite révolution pour les dames, qui n'avaient plus besoin de repasser leurs sous-vêtements, autrefois en coton ou en lin. Dans les années 1920, l'on privilégiait le satin, plutôt de couleur saumon ou beige, ressemblant à la peau. Puis, les coloris plus vifs ont fait leur apparition dans les années 1960. 

Du côté des hommes, en revanche, les sous-vêtements ont moins évolué. Au siècle dernier, les messieurs portaient des culottes jusqu'aux genoux, avec une ouverture "pour faire pipi", nous explique Marie-Claire. La lingerie masculine était parfois tricotée par la grand-mère. "Aujourd'hui, les hommes portent des slips, des caleçons, des strings... ils suivent la mode, eux aussi." Ce qui a disparu, en revanche, ce sont les anciennes prothèses portées par les messieurs sur leur attribut pour souligner leur virilité... On le comprend aisément, la définition de l'élégance a constamment évolué avec son époque. Pour les hommes, comme pour les femmes.

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