Moustique tigre en Alsace : "la surface colonisée double chaque année depuis 2018", comment s'en protéger ?

La vague de chaleur actuelle est propice au moustique tigre. L'Alsace fait l'objet d'une surveillance renforcée depuis début mai, période à laquelle le parasite est généralement de retour. Les citoyens sont appelés à la vigilance pour limiter sa prolifération.

Les beaux jours se sont installés en Alsace et pourraient bien avoir réveillé le moustique tigre, reconnaissable à ses rayures blanches et noires, de son hibernation. Le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, comme 65 autres départements, viennent en tout cas d'être placés en alerte rouge par le site Vigilance moustique.

Des territoires où l’espèce est « implantée et active », qui font chaque année l’objet d’une surveillance renforcée du 1er mai au 30 novembre (voir tweet du ministère des Solidarités et de la Santé ci-dessous).

L'enjeu est d'éviter la propagation rapide du moustique tigre Aedes albopictus, alors que "depuis 2018, sa surface colonisée double chaque année dans le Bas-Rhin", d'après Christelle Bender, responsable scientifique et technique du syndicat de lutte contre les moustiques 67.

Le parasite, détecté en 2015, est désormais présent sur plus de 90 km², principalement dans l'Eurométropole de Strasbourg (17 communes sur 33), mais aussi à Saverne, Bischoffsheim et Eberbach-Seltz. Il est également installé dans le Haut-Rhin depuis 2016.

Le moustique est vecteur de maladies et de nuisances

"On sait que là où le moustique est implanté, il faudra vivre avec, il ne disparaîtra pas. Mais si on ne fait rien, il va étendre sa colonisation aux communes périphériques. Il faut avoir cela à l'esprit et prendre l'habitude de mettre en place certains gestes de prévention. Cela doit devenir automatique, comme le tri des déchets", assure encore Christelle Bender.

Car si le moustique tigre n'est pas naturellement porteur de virus, il peut potentiellement transmettre trois maladies virales : la dengue, le chikungunya et le zika. Et occasionne de toute façon des nuisances par ses piqûres toute la journée.

Le syndicat de lutte contre les moustiques 67 s'apprête donc à reprendre les opérations de sensibilisation. Auprès de collectivités et du grand public. Il intervient régulièrement dans des jardins familiaux pour expliquer les réflexes à adopter.

Chacun doit changer ses habitudes

"Les œufs commencent à éclore avec l'arrivée de la chaleur. Il faut être plus vigilant concernant les contenants, affirme Christelle Bender. Les larves se développent dans tout ce qui peut abriter de l'eau stagnante. Il faut donc vider les coupelles, récipients, pots de fleurs, bâches, piscines non entretenues deux fois par semaine. Il faut aussi vérifier que les gouttières ne sont pas bouchées, ranger les jouets qui restent dehors..."

Et tout le monde est concerné : "Chez chaque personne où nous sommes intervenus jusqu'à présent, nous avons trouvé un endroit où de l'eau stagne, même chez ceux qui étaient persuadés du contraire. Sous les feuilles d'un grand papyrus par exemple... L'idée est de mettre ces endroits en évidence", poursuit la responsable scientifique et technique du syndicat.

Les bons comportements sont d'autant plus importants que d'après certaines études, ils peuvent faire baisser le nombre de moustiques présents sur un territoire colonisé. Les produits insecticides et répulsifs ne permettent pas d’éliminer durablement les parasites.

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