Rund um. De tradition militaire, les batteries-fanfares existent en France depuis les années 1960. Il s'agit d'ensembles formés à l'origine d'instruments dits "naturels", sans pistons, comme le clairon ou la trompette de cavalerie. En Alsace, la tradition est en perte de vitesse dans certaines communes, mais elle perdure activement dans d'autres, comme Sundhouse et Riespach.
Dans leurs costumes de sapeurs-pompiers, les membres de la batterie-fanfare de Sundhouse (Bas-Rhin) accordent leurs clairons. "On ne produit des sons qu'avec le ventre, le souffle, et les lèvres. C'est toute la difficulté de la chose" explique le chef d'orchestre, Fabien Anstett.
Sous sa houlette, les musiciens amateurs entament une marche, aux accents militaires. Un répertoire utile pour garder le rythme, notamment lors de défilés du carnaval, auxquels la batterie-fanfare participe tous les ans. C'est d'ailleurs ce qui a attiré Aurélie : "J'étais pompier volontaire, et j'ai toujours aimé l'ambiance du carnaval, alors j'ai naturellement rejoint le groupe!"
Aujourd'hui, peu de musiciens sont encore pompiers volontaires. Mais la tradition reste importante pour la "clique" (ancien nom donné à la batterie-fanfare). L'histoire de ces ensembles remonte à l'après-guerre. A l'époque, l'infanterie et la cavalerie fusionnent leurs orchestres de cuivres et de percussions. Des instruments dits "naturels" pour la plupart, sans pistons et sans soupapes, tels que le clairon, les trompettes de cavalerie, les cors de chasse ou le tambour.
Des efforts pour attirer les jeunes
S'il existe quatre fédérations de batteries-fanfares, il est difficile d'évaluer leur nombre en Alsace. Certaines, faute de relève, ne sont d'ailleurs plus actives. Mais d'après Astride Jund, présidente de la commission musicale nationale et régionale au sein de l’Union des fanfares et ensembles musicaux (Ufem), "celles qui font des efforts pour aller plus loin, pour apprendre de nouveaux morceaux, attirent les jeunes".
C'est le cas à Riespach (Haut-Rhin). Les plus jeunes musiciens n'ont que douze ans. Dans son local de répétition, au sein du foyer St Michel géré par l'association dont elle fait partie, la batterie-fanfare n'hésite pas à s'attaquer à certains morceaux de jazz. Une volonté du chef d'orchestre, Philippe Wendling, lui-même musicien professionnel. "Je les pousse toujours à dépasser leurs limites, pour les motiver", nous explique-t-il.
Une exigence qui a amené la troupe à remporter de nombreux trophées lors de concours, exposés dans les vitrines du foyer. Et à remporter l'adhésion du public, qui pourra apprécier ce répertoire lors du prochain carnaval.