Une quarantaine de mygales, de nombreux reptiles, une vingtaine de scorpions et plusieurs tortues ont été saisies chez des trafiquants, en Alsace. Les éléments rassemblés par les enquêteurs révèlent un trafic à destination de toute la France et de l'Europe.
Un trafic d'espèces réglementées a été démantelé en Alsace le 17 avril 2024. L'opération qui a mobilisé soixante-dix gendarmes et inspecteurs de l'environnement a permis d'interpeller une vingtaine de personnes impliquées dans l'importation illégale, depuis la Guyane, d'animaux protégés.
Une quarantaine de mygales, de boas, pythons, lézards ou encore tortues d'Herrmann ont été interceptés au domicile de trafiquants, dans le Haut-Rhin. "Un trafic orchestré depuis l'Alsace" indique sur son site le ministère de l'intérieur.
Tout a commencé par l'interception aux douanes de Cayenne, en septembre 2022, de quatre colis renfermant près de deux cents petits animaux comme des araignées et des scorpions entre-autres. (Valeur à la revente estimée à 14 000 euros environ).
Un trafic conséquent entre la Guyane et l'Alsace
Le trafic d'animaux en provenance d'Outre-mer n'est pas nouveau, mais cette saisie est conséquente, puisqu'on y dénombre 191 espèces. Selon nos sources, ces petits animaux ont fait le voyage dans des boîtes en plastique, qui même trouées pour leur permettre de respirer, ne sont pas des conditions optimales.
Or des lois régissent l'achat, la vente et le transport d'animaux. Elles sont strictes et claires : "La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite Convention de Washington et connue sous son acronyme anglais CITES, est en vigueur depuis le 1er juillet 1975. Elle réglemente aujourd’hui le passage en frontières de plus de 38 000 espèces animales et végétales."
Car si ce commerce illégal d'animaux fait prospérer les trafiquants, il met surtout en danger les espèces et la biodiversité. Il contribue même à la disparition de certaines espèces sauvages.
Les douanes ont informé de cette saisie le Pôle régional environnement du Tribunal judiciaire de Strasbourg qui, lui, a saisi l'OCLAESP, l'Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, la Brigade de recherches de Soultz-Guebwiller (68) et l’Office français de la biodiversité (OFB) du Haut-Rhin. L’enquête, dirigée par le détachement OCLAESP de Nancy-Neuves-Maisons, est en cours. Le dossier de ces trafiquants devrait passer en audience au tribunal à l'automne.