La charmante ville de Heildeberg a été distinguée par l'Unesco, pas pour sa vieille ville et ni sa culture littéraire, déjà distinguées, mais pour sa culture hip-hop.
Heidelberg, sa vieille ville médiévale, son vieux pont sur le Neckar et son château, détruit par Napoléon a acquis le statut de "ville créative de l'UNESCO" en 2014 pour son patrimoine littéraire notamment.
La voilà propulsée dans le XXe siècle pour sa culture hip-hop qui rejoint la liste du patrimoine immatériel de l'UNESCO.
"C'est un véritable succès pour la ville de Heidelberg", s'enthousiasme Michael Braun, historien des archives municipales. "Maintenant nous pouvons dire que Heidelberg est le berceau du hip-hop en Allemagne".
/regions/2023/03/17/6414a03e73ffc_1024px-heidelberg-corr.jpg)
De nombreux rappeurs allemands sont nés ou ont vécu à Heidelberg : Torch, Toni-L, Gee-One, Stieber Twins, Cora E, et cette particularité n'est pas dûe au hasard.
"Dans une très grande ville, on peut faire du hip-hop au Nord et le Sud n'en sait rien", explique Michael Braun. "Mais dans une petite ville comme Heidelberg, avec 160.000 habitants, tout le monde se connaît, et tout le monde a connu les rappeurs qui sont passés ici."
Torch a vécu dans la Hauptstrasse, à quelques centaines de mètres du studio dans lequel il a enregistré ses disques. Toni-L y vit encore.
"Heildeberg est le berceau de la littérature romantique, Victor Hugo aimait y venir. Les rappeurs ont cherché des maîtres qui les ont inspiré. L'Ode à Heidelberg d'Hölderlin a inspiré une chanson à Torch. Les romantiques écrivaient sur la beauté de la ville, les rappeurs ont fait pareil, avec leur style."
"La Mecque du hip-hop allemand"
La commission allemande de l'UNESCO a décidé de rendre hommage à l'ensemble de la culture hip-hop : la musique (via le rap et le djaying), la danse (avec la breakdance), le graffiti et le beatboxing. Elle veut aussi redonner le côté participatif de cette culture.
Les archives municipales sont en train de traiter 5.000 objets donnés par des artistes (cassettes video, livres, instruments, affiches, enregistrements, chaussures de sport...) pour les mettre en valeur.
Deux studio d'enregistrement étaient très appréciés par les rappeurs dans les années 1980, Piemont Studios et The Backery, implantés à Heidelberg, ils n'existent plus aujourd'hui.
La maison de la jeunesse continue de proposer des ateliers de hip-hop et de breakdance.
L'historien Michael Braun est très fier de cette distinction, pour le travail de tous ceux qui vivent cette culture hip-hop depuis des décennies à Heidelberg.
