Le parc rue Sainte Cécile à Strasbourg va bientôt laisser place à deux immeubles de quatre étages chacun. Un projet qui fait grincer des dents les riverains surtout que la nouvelle municipalité écologiste qui a donné son accord est aussi celle qui promet de revégétaliser la ville.
Situé dans le quartier strasbourgeois du Neudorf, le parc Sainte Cécile appartenait aux soeurs de la Croix qui ont vendu une partie du terrain au promoteur immobilier Stradim. Il projette d'y construire deux bâtiments qui comprendront des appartements et un local commercial de 180 m².
Alors que la municipalité aurait pu préempter le terrain pour le préserver, elle a signé le permis de construire le 5 février 2021. Une décision qui ne passe pas auprès des riverains du quartier qui ont lancé une pétition pour protester contre ces constructions. La pétition a déjà recueilli plus de 630 signatures. "Les préoccupations environnementales et le souci de créer ou de préserver des îlots de fraîcheur étant d'une brûlante actualité, un collectif de défense du Parc a été constitué pour empêcher la frénésie immobilière de sacrifier une grande part de ce qui était un poumon vert pour de nombreux habitants d'une zone densément peuplée et déjà saturée de constructions" peut-on y lire.
Pour tenter de faire pression le collectif s'est réunit samedi 6 mars. Il espère encore "empêcher la bétonisation d'un espace naturel" , sauver des arbres remarquables, éviter une augmentation du trafic et donc de la pollution, " freiner la densification à Neudorf " et il voulait aussi " rappeler les engagements électoraux à Mme Barseghian, à savoir « donner toute sa place à la nature dans la ville » en préservant « des îlots de fraîcheur et d’ombre, avec des installations végétales » et les arbres".
Mais pour la Ville il est impossible de reculer, le projet respecte le plan local d'urbanisme "et nous avons choisi de consacrer nos moyens financiers à d'autres projets comme le plan Canopée ou la déminéralisation des cours d'écoles" précise Antoine Dubois, l'élu de quartier. Si la ville poursuit donc sa revégétalisation ce ne sera pas dans ce quartier où, paradoxalement, la plupart des arbres seront abattus. Les riverains sont amers : "nous citoyens, qu'on vote LREM, PS, EELV, finalement quand il y a un projet qui se présente c'est la même chose" lance une habitante du quartier.
La fronde ne va pas retomber de si tôt. Les riverains se disent déterminés à sauver leur parc. Ils espèrent recueillir un millier de signatures pour leur pétition. Et réclament une rencontre avec la maire écologiste de la ville.