Le procès des profanateurs présumés du cimetière juif de Sarre-Union s'est ouvert à huit clos

Le procès qui s'est ouvert jeudi matin se déroule au tribunal pour enfants de Saverne et à huit clos car les accusés étaient mineurs au moment des faits.

Le procès se déroule sur deux jours à Saverne. Sur place, il y a beaucoup d'attente, notamment pour les cinquante parties civiles et aussi toute la population du secteur. Deux ans et demi après les faits, tous veulent entendre la version des cinq adolescents  qui avaient reconnu avoir saccagé 250 tombes en février 2015 dans le cimetière juif de la commune de Sarre-Union, suscitant une très vive émotion. Les cinq prévenus risquent jusqu'à sept ans de prison.

 Marie Pouchin et Odile Barthélémy étaient à Saverne ce jeudi :
Le Consistoire israélite du Bas-Rhin, également partie civile, a d'ailleurs expliqué avant le procès qu'il appelait le tribunal à ne pas retenir l'excuse de la jeunesse. "Que serait la France si de tels actes étaient facilement pardonnés ou regardés comme des erreurs de jeunesse ?", a argumenté dans un communiqué Thierry Roos, membre du Consistoire et également vice-président de la Licra du Bas-Rhin.
Le Consistoire, en charge de l'entretien des cimetières, entend demander que les prévenus soient condamnés à payer les frais de remise en état des tombes saccagées et renversées, soit "plus de 850.000 euros"

Cette profanation de très grande ampleur avait provoqué une vive indignation au niveau national, conduisant le président François Hollande à se rendre sur place. "Profaner, c'est insulter toutes les religions", avait-il proclamé, lors d'une cérémonie de recueillement organisée en présence de nombreux responsables politiques et religieux. La justice devra dire "ce qui relève de l'inconscience, de l'ignorance ou de l'intolérance", avait-il ajouté.

Les suspects avaient été interpellés quelques jours après les faits, après que l'un d'eux se fut rendu de lui-même à la gendarmerie, effrayé par le retentissement médiatique de l'affaire.
Le procureur de Saverne, Philippe Vannier, avait alors expliqué que le mobile antisémite de leur acte était avéré, puisqu'ils avaient décrit au cours de leurs auditions des "gestes et paroles révélatrices", comme des "saluts nazis", des crachats sur des symboles juifs, ou le fait d'avoir prononcé "sales juifs", "sale race", "Heil Hitler" ou "Sieg Heil".

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