La récolte des asperges d'Alsace bat son plein mais les volumes sont moins importants en raison du mauvais temps. Les producteurs misent sur une météo plus clémente en mai pour augmenter leurs rendements et réduire le prix des asperges.
Pas d’orgie d’asperges en ce mois d’avril 2023. Trop froid, trop gris, le légume tant convoité peine à sortir de terre et certains consommateurs sont même convaincus que la récolte n’a pas encore démarré.
Pourtant, des asperges, il y en a. "On a récolté les toutes premières de la saison autour du 25 mars, puis avec la météo, cela a traîné, les frigos ne sont pas encore pleins mais les légumes sont là", affirme Jean-Charles Jost, président de la Fédération des Producteurs d’Asperges d’Alsace.
Les températures relativement fraîches et le manque d’ensoleillement ralentissent la récolte 2023. Les baisses de production sont notables, entre 20 et 70% de légumes en moins selon les exploitations.
Producteur à Bilwisheim, Jean-Charles Jost parvient à limiter la casse. Il y a 10 ans, il a investi dans un système de double bâche. Une première bâche noire pour attirer les rayons du soleil, une deuxième bâche transparente pour conserver la chaleur. "C’est utile pour avoir des légumes précoces et répondre à la demande du consommateur et cela sert aussi à assurer une récolte correcte même quand il fait froid. Ça ne fait pas de miracle mais ça aide".
Une assurance qui n’est pas donnée. De quoi doubler les coûts de production en équipement et en main d’œuvre.
L’asperge est donc chère à cultiver et ses volumes sont encore bien faibles pour une fin de mois d’avril. Dans ce contexte, les prix peuvent rapidement grimper. Chez Jean-Charles Jost, compter 13 euros pour un kilo d’asperges premier choix. Il y a pire. Mais les consommateurs attendent mieux. Le marché est atone. Pas de ruée sur cette gourmandise du printemps, habituellement très prisée.
Jean-Charles Jost est inquiet. "On a besoin du consommateur, on a besoin qu’il achète local. Faire parcourir 2000 kilomètres à des asperges bon marché, c’est un non-sens écologique et économique. On a toujours cultivé des asperges en Alsace, ça crée des emplois, ça fait partie de notre culture".
Vers une baisse du prix des asperges?
Mais le consommateur, asphyxié par l’inflation, semble attendre des jours meilleurs. "Tout n’est pas perdu, on a pris un peu de retard mais on peut encore atteindre nos objectifs de rendements. Tout dépend de la météo de mai" estime Jean-Charles Jost.
Si le soleil pointe le bout de son nez, les volumes d’asperges récoltés vont rapidement augmenter et les prix pourraient se réajuster autour de 10 euros le kilo.
Impossible en revanche de prolonger la saison. "Quand on cueille une asperge, on épuise la plante. A partir du 15 juin, on doit la laisser pousser, elle a besoin de faire des réserves pour la saison suivante".
De quoi offrir au producteur un ultime argument pour motiver les consommateurs. "Il faut en profiter, la saison est courte. Après le 15 juin, ce sera terminé ! "