VIDEO. Sécheresse hivernale : les averses de fin février n'ont rien changé

En Alsace comme partout en France, l'eau se fait rare en cet hiver 2023. Résultat, les sols sont secs et à moins d'une pluviométrie abondante dans les prochaines semaines, les récoltes pourraient être maigres cet été.

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Si d'ordinaire la pluie est présente en hiver, l'eau manque en ce début d'année 2023. En Alsace, certains sols sont anormalement secs, ce qui pourraient avoir des conséquences néfastes pour les cultures s'il ne pleut pas prochainement.

François Lannuzel est le responsable de l'équipe "grandes cultures" à la chambre d'agriculture d'Alsace. Chiffres à l'appui, il ne peut que constater le caractère exceptionnel de cet hiver 2023 : "Sur les dix dernières années, il pleut en moyenne 125 millimètres pendant les mois de décembre, janvier et février. Pour cette année, on est à seulement 70."

Et le mois de février est encore plus parlant : "On relève à la station de Strasbourg-Entzheim seulement 4 millimètres. Certes il y a un petit peu plu dans la nuit du 22 au 23 février, mais ce n'est rien du tout", appuie le responsable d'équipe.

Un problème pour dissoudre l'azote 

Si le dessèchement des sols est marqué, François Lannuzel l'assure, il est encore peu impactant pour les grandes cultures pour le moment : "À cette période de l'année, la demande en eau est assez limitée car il n'y a pas encore de croissance des cultures. Cela concerne les cultures d'hiver comme le blé, l'orge ou le colza."  Mais bientôt, la demande en eau de ces cultures sera plus importante, et nul ne sait si les précipitations seront suffisantes.

Aussi, ce manque de précipitations pose un problème avec les granules d'azote qui commencent à être épandues pour aider par exemple le blé à pousser. "Il faut de la pluie pour valoriser cet apport. L'azote est dissous dans l'eau, et la plante l'absorbe, explique François Lannuzel. On peut avoir un printemps et un été très pluvieux comme en 2021, mais nous ne sommes pas très sereins."

On peut avoir un printemps et un été très pluvieux comme en 2021, mais nous ne sommes pas très sereins.

François Lannuzel

Responsable de l'équipe "Grandes cultures" à la chambre d'agriculture d'Alsace

La question de l'eau diffère également selon les zones. En Alsace, certaines sont irriguées et sont donc moins sujet à ce genre de problème. "Par contre, celles non irriguées comme dans le Sundgau, le Kochersberg ou le nord de Strasbourg ont besoin de recharger leurs réserves utiles grâce à l'eau de l'hiver. Elle sert ensuite à alimenter les les cultures à la fin du printemps et au début de l'été", avertit le technicien agricole. 

"Les précipitations actuelles, ce n'est pas un très bon signe car les sols ne sont pas bien rechargés en eau, continue-t-il. Bien sûr, on peut avoir un printemps et un été très pluvieux comme en 2021, mais nous ne sommes pas très sereins..."

L'inquiétude n'est pas (encore) de mise

Concernant les cultures de printemps, qui ne sont pas encore semées, certains agriculteurs se tourne de plus en plus vers le tournesol. Ce dernier occupe une place de plus en plus importante dans le nord de l'Alsace, lui qui résiste mieux que le maïs au stress hydrique. 

"Pour l'heure, les agriculteurs ne sont pas encore inquiets. Mais plus les journées sans eau vont passer, plus ils le seront. Maintenant, il ne faut pas passer par quatre chemins : il faut une forte pluviométrie dans les semaines qui suivent. Sinon, les rendements seront impactés", prévient François Lannuzel.

Certains agriculteurs, qui ont opté pour le non-labour ou le semi direct sont confrontés à un autre problème. Les prochaines pluies seront d'abord absorbées par les couverts végétaux, un ensemble de plantes telles des légumineuses qui recouvrent leurs parcelles. Une eau qui ne sera donc pas disponible pour la culture. Ainsi, les exploitants commencent à détruire ces couverts végétaux.

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