Depuis un an, Daniel Rohfritsch est incapable d'écouter une chanson de Johnny Hallyday. Cet habitant de Soultz-les-Bains ne s'est toujours pas remis de la disparition de son idole. Mais demain, pour la sortie du 51e album du rockeur défunt, il sera aux avant-postes pour récupérer son sésame.
"Pour moi Johnny n'est pas mort, il est avec moi tout le temps". Les yeux pleins de larmes, Daniel Rohfritsch a encore beaucoup de mal lorsqu'il évoque la mort de la star du rock française, son idole. Un an après, il n'a toujours pas pu réécouter les titres qu'autrefois il passait en boucle. "Impossible, l'émotion est encore trop présente", nous a-t-il confié.
Il y a 30 ans, alors qu'il était au plus bas moralement, Daniel découvre Johnny à la télévision. Le rockeur français y interprétait son titre Diego. "Il s'est passé quelque chose d'exceptionnel. Johnny m'a permis de reprendre pied, vie. Si je suis là aujourd'hui c'est grâce à Johnny."
Une passion. Envahissante forcément. Il enchaînera jusqu'à 75 concerts, rencontrera même Johnny Hallyday à deux reprises, en 1998 et en 2009 lors de soirées privées."Ce qui m'a marqué, c'est qu'en dehors de la scène, Johnny redevenait Jean-Philippe Smet, un homme simple, presque timide." Sur la façade de sa maison, il a fait réaliser une fresque à l'effigie de la star. A l'intérieur, posters, photos, il n'est pas un espace (ou presque) où le rockeur n'a pas sa place. "Johnny fait partie de la famille, c'est comme un frère pour moi".
Le 6 décembre 2017. La nouvelle tombe. Daniel ne veut pas y croire et sombre dans la tristesse. Enfermé dans le noir, coupé durant plusieurs jours de ses proches. Pour digérer l'impensable, la mort d'une légende. Il lui a fallu du temps, et une fois de plus c'est Johnny et tous ses souvenirs qui lui ont permis de remonter la pente. "Ce mercredi 6 décembre, c'est Jean-Philippe Smet qui est mort, Johnny lui est toujours vivant".
Ce vendredi 19 octobre, pour la première fois depuis un an, il entendra à nouveau la voix de Johnny Hallyday pour la sortie de son album posthume. Il sera à 8h30 pétante devant son magasin de disques. Pour acheter "Mon pays, c'est l'amour". Un moment qu'il sait déjà, sera difficile mais qu'il attend avec impatience. "Je compte les minutes, j'ai hâte".