Evénement rare : un squelette presque complet de combattant allemand a été retrouvé début octobre, près du mémorial du Linge à Orbey. La dernière découverte de cette importance date d'il y a vingt ans.
Le premier élément de cette découverte remonte au printemps dernier. En contre-bas du musée du Linge, à Orbey dans le Haut-Rhin, près d'un sentier, un promeneur a découvert un os assez long. Il l'a apporté au musée et le conservateur l'a immédiatement accompagné sur place. Ils ont cherché alentour et fouillé un peu la terre mais sans succès. Ce jour-là, rien de plus que le fémur mis au jour par le randonneur.
Un squelette presque complet
La suite de la découverte remonte au début de ce mois d'octobre. Deux membres de l'association du mémorial du Linge sont retournés sur le site. Pourquoi? "L'intuition et l'envie de découvrir la suite" explique le conservateur du musée, Dominique Jardy. Il faut dire qu'entre-temps le terrain raviné par la pluie avait travaillé et il y a eu un petit glissement de terrain. Les deux éclaireurs ont trouvé quelques ossements et ont alerté les collègues. Rejoints par le conservateur et plusieurs autres membres de l'association, ils ont découvert un peu plus haut, l'essentiel du squelette."C'est toujours impressionnant et un moment délicat" reconnaît Dominique Jardy "car il s’agit d’un être humain, d’un combattant. Un homme qui n'est pas rentré chez lui. Attendu par une épouse, une mère, une famille. Un homme qui fera partie des inconnus des combats du Linge".
Un inconnu ?
"Pour l'instant, aucune plaque d'identification n'a été retrouvée. Il manque aussi une partie du bassin et les jambes. Le corps avait été enroulé dans une toile de tente, dont il reste des morceaux. Probablement inhumé par ses frères d'armes, dans un petit cimetière provisoire, comme cela se faisait sur les champs de bataille ou à proximité. Ils leur creusaient des tombes individuelles et y mettaient une croix parfois. Théoriquement les corps étaient déplacés plus tard et enterrés dans des cimetières militaires." Et maintenant?
Actuellement le squelette reconstitué est conservé au sous-sol du musée. L’office national des anciens combattants, l'ONAC est prévenu, tout comme le service des sépultures allemand."En général" précise Dominique Jardy "quand il est impossible d'identifier exactement un soldat, il est inhumé sur le site, au cimetière allemand de Baerenstall." La dernière découverte de cette ampleur remonte à 1999, après le passage de la tempête Lothar.
"La guerre mon vieux, tu sais ce que c'était, mais quand nous serons morts, qui donc l'aura jamais su?" Jacques Meyer (ancien combattant)