L'INSA de Strasbourg compte une filière franco-allemande depuis 2008. Elle aide les futurs ingénieurs à comprendre le fonctionnement des entreprises des deux côtés du Rhin. Rencontre avec une étudiante stagiaire qui a franchi le Rhin pour s'initier à la profession de charpentier à Badenweiler.
Il y a différentes manières de vivre un stage professionnel. Pour Lara, future ingénieure bâtiment, cela se passe à dix mètres au dessus du sol, et de l'autre côté du Rhin. Quatre semaines de stage appelé "ouvrier", un passage obligé dans le cursus professionnel, une bonne mise en situation aussi pour être en prise avec la réalité d'un chantier. Nous sommes à Badenweiler, la jeune femme travaille dix heures par jour en situation réelle sur le toit d'une maison en construction et il fait trente six degrés au thermomètre.
Ce cursus franco-allemand est suivi par près de deux cents étudiants comme Lara, issus de l'Institut national des sciences appliquées de Strasbourg. Cette filière, qui a séduit la jeune fille, est à la fois bi-lingue et bi-culturelle . "Ici j'ai la chance de connaître à la fois les techniques du bâtiment et en même temps la culture et la langue", explique la future ingénieure qui se félicite aussi de se voir propulser "dans le travail allemand diretement".
Le stage n'est pas rémunéré, il représente un complément de formation qui demande une certaine disponibilité au patron. Le charpentier qui a accepté d'accueillir Lara est d'ailleurs convaincu de l'utilité de ces échanges cutlturels. "Nous avons aussi des chantiers en Alsace, confie ce professionnel, accueillir un stagiaire français est un juste retour pour nous".
Acquérir deux cultures de travail pour mieux trouver sa place, l'enjeu est de taille dans le bâtiment où les entreprises ont souvent un pied de chaque côté du Rhin. A la rentrée prochaine Lara, qui n'est qu'en deuxième année, retrouvera les bancs de l'école, avec des cours de maths et de physique en allemand.
