Après Colmar, c'est Strasbourg qui tente de ralentir l'expansion des meublés touristiques. Dès le 1er octobre, des mesures vont s'appliquer pour compliquer la transformation des logements locatifs en appartement type Airbnb. La multiplication de ce type d'offre a en effet de sérieuses conséquences sur le marché de l'immobilier à Strasbourg.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : il y avait 2700 meublés touristiques à Strasbourg en 2022. L'année suivante, 600 de plus. Ceci provoque une grande tension sur le marché immobilier locatif, car le meublé touristique s'amortit bien plus facilement que la location classique. Résultat: des mesures vont être prises dès le 1er octobre à Strasbourg pour limiter les locations type Airbnb.
Premièrement : pas plus de 20% de meublés touristiques par immeuble. Deuxièmement: l'obligation de compenser chaque création de meublé par un logement locatif. Et enfin, une hausse des contrôles. Mais cela ne suffira peut-être pas. " La vérité, c'est que nous aurions aussi besoin d'une carotte fiscale, qui fasse en sorte que ça soit plus intéressant d'avoir des locations à l'année que des locations à la semaine, insiste Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de l’urbanisme. Et ça, c'est au niveau national que ça se passe. Il nous faudrait une loi qui nous permettrait de ne plus avoir de niches fiscales."
Un exemple : un appartement situé au premier étage d'un immeuble, en plein centre-ville de Strasbourg est à vendre. Prix de ce F2 de 40 m2 : 240 000 euros. Un bien parfaitement adapté à la clientèle étudiante. Malheureusement, bien souvent, ce type d'appartement est consacré à la location touristique. L'équation est simple: " Lorsqu'il y a un bon remplissage, comme c'est le cas au centre-ville de Strasbourg, explique Frédéric Bernhard, coprésident de la Fédération nationale de l'immobilier du Bas-Rhin, vous avez évidemment des rendements largement supérieurs."
Une loi pour limiter l'expansion de la location touristique
Ce type de surface peut se louer plus de 100 euros la nuit. Alors que dans le cadre d'une location plus traditionnelle, à l'année, il rapporterait entre 550 et 600 euros par mois à son propriétaire. Six nuits seulement permettent donc de recueillir l'équivalent d'un mois de loyer. Le calcul est vite fait.
Une loi devait être votée pour limiter le marché de la location touristique, afin de redonner un peu d'air au marché locatif traditionnel. Elle est en souffrance sur le bureau de l'Assemblée nationale depuis la dissolution. Son vote intéresse également des villes comme Colmar et Riquewihr, qui, elles aussi, ont serré la vis concernant les meublés touristiques.