Strasbourg : des jeunes rencontrent les députés de l'Assemblée parlementaire franco-allemande

40 lycéens et étudiants allemand et français ont rencontré jeudi 6 février des députés français et allemands venus à Strasbourg pour siéger à l'Assemblée parlementaire franco-allemande. Les jeunes sont venus avec des questions précises sur la Défense, le Brexit, l'éducation ou l'environnement. 

C'est une rencontre importante pour tous les participants. Les jeunes ont préparé leurs questions, ils ont passé en revue les profils des députés qu'ils rencontrent et ils attendaient des actes concrets, des réponses argumentées. Les députés étaient nombreux à se rendre disponibles, ils comprennent cet intérêt des jeunes pour la politique et les décisions des gouvernements et parlements allemands et français.
 

Il est intéressant d'entendre ce que voulez changer en Europe.
- Thierry Michels, député LREM aux lycéens au début de la rencontre


Et si cette rencontre a lieu, c'est grâce à l'initiative d'un député et d'une professeure d'allemand : Thierry Michels, député du Bas-Rhin, LREM et Mélanie Brétel-André, professeure au lycée Marcel Rudloff. Tous deux s'étaient rencontrés à Berlin pour les commémorations des 30 ans de la chute du Mur. Et le député, ravi de ces moments d'échanges avec des lycéens engagés, a décidé de renouveler l'expérience avec ses collègues de l'APFA (l'assemblée parlementaire franco-allemande). Mélanie Brétel-André est revenue avec ses élèves, et leurs homologues d'Offenburg. 

"J'ai eu envie d'organiser une rencontre participative, pour que les jeunes puissent prendre la parole", explique Thierry Michels, "tous les partis ont été invités, seuls les élus du RN et de l'AfD (Alternativ für Deutschland, extrême-droite, NDLR) n'ont pas répondu".
 

Les jeunes choisissent parmi cinq tables-rondes. Autour de Katia Keul, députée allemande Bündnis 90 / Die Grünen (Les Vert) et de Sylvain Waserman, député MoDem, les questions de défense et sur les affaires étrangères fusent. Sylvain Waserman explique aussi en quelques mots les grandes différences entre les deux pays : "pour envoyer même un seul soldat, le Parlement allemand doit prendre une décision, alors qu'en France c'est le gouvernement qui prend ce genre de décisions, une différence énorme".
 

Katia Keul explique que des "projets d'armes communes entre la France et l'Allemagne pourraient voir le jour, mais moi je suis dans l'opposition et nous, les Verts, nous voudrions qu'une stratégie commune voit le jour, avant de commencer à fabriquer des armes en commun. Voilà la difficulté d'un élu dans l'opposition".
 

A la table de Michèle Victory, députée socialiste et Bruno Studer, député LREM, on parle éducation et bilinguisme. Julie Roux, étudiante en licence franco-allemande de biologie (université de Sarrebruck et Strasbourg) explique le problème d'accès à la langue allemande dans certaines régions et certains établissements. Alors que les opportunités avec cette langue restent fortes, elle ne comprend pas que l'allemand soit en perte de vitesse dans les établissements scolaires et du secondaire.
 

Leonard Müller est lycéen au Grimmelshausen Gymnasium d'Offenburg. Lui a appris des choses aujourd'hui, "et surtout j'ai compris tout le travail que les députés doivent fournir avant de prendre une décision !" Concernant les thématiques abordés et le jeu des questions-réponses : "j'ai posé une question sur le salaire minimum européen. En fait, c'est impossible à obtenir parce que le niveau de vie est tellement différent d'un pays à l'autre qu'harmoniser un salaire minimum dans toute l'Europe pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour l'économie de certains pays. Mais l'Europe va être de plus en plus unie, donc j'aime penser que ce sera possible un jour", conclut-il.
 

Les députés sont eux très contents de la rencontre et ont trouvé les questions très précises. Sylvain Waserman se dit "impressionné par le niveau des questions des jeunes et leur implication et l'intérêt qu'ils portent à l'Europe". Yolaine de Courson, députée LREM a beaucoup apprécié l'exercice également : "l'écologie est un sujet qui intéresse les jeunes, c'est un sujet actuel pour eux et qui a du sens, on le voit dans leurs questions et leur implication".
 
 

Je regrette que des mesures concrètes n'aient pas été données aujourd'hui
- Julie Roux, étudiante en biologie, dans un cursus franco-allemand


Julie Roux se dit "satisfaite" des réponses des élues, mais elle "regrette que des mesures concrètes n'aient pas été données aujourd'hui lors de cette table ronde sur l'éducation. Ce qui était bien malgré tout c'est de parler de toutes ces problématiques. Et puis j'ai aussi apprécié de savoir d'où ils viennent : Bruno Studer et Michèle Victory sont d'anciens profs, donc c'est intéressant de les entendre sur ces questions." "La politique m'intéresse, je m'engagerai peut-être sur cette voie, mais pas à temps complet !", conclue la jeune femme.
 
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